WHAT DO THE AMERICANS THINK OF EMMANUEL MACRON'S VISIT TO AFRICA?(4) QUE PENSENT LES AMÉRICAINS DU SÉJOUR D’EMMANUEL MACRON EN AFRIQUE ? (4)





Traduction française de l’article de “The American Interest » (4)


Cela dit, il n'y a aucune raison de douter de la sincérité de Macron quand il parle de ses regrets pour la brutalité du colonialisme et de son admiration pour les héros Africains. Sa génération est une sans mémoire de l'empire français, et sa formation dans la finance et sa vision affirmativement mondialiste, suggèrent qu'il soit sympathique au thème «Renaissance Africaine» promu par de nombreux experts en développement et optimistes specialistes. Un séjour de six mois à l'ambassade de France au Nigéria il y a une dizaine d'années lui a peut-être aussi donné une appréciation pour le dynamisme du pays le plus peuplé d'Afrique et de sa plus grande économie. Mais Macron est un politicien habile, conscient des contraintes qu’a la réalité, sur ses options politiques ; et capable de prioriser stratégiquement. La visite en Afrique de l'Ouest devrait être considérée comme un exercice bien réglé pour offrir des concessions abordables tout en gardant inchangées les politiques commerciales et de sécurité les plus critiques pour l'intérêt national français.


Ce que Macron peut et ne peut pas promettre aux Africains

Plus significatif sur le plan économique, Macron a déclaré à Ouagadougou qu'il serait prêt à ajuster la procédure de fixation du taux de change du Franc CFA ou même à abandonner complètement l'union monétaire, à condition que la décision soit prise par les dirigeants Africains. Les Français sacrifieraient un peu plus que la nostalgie coloniale en abandonnant l'arrangement, et le déblocage de la monnaie pourrait s'avérer tenable pour certains des pays CFA étant donné le rebond des prix mondiaux des matières premières. Cependant, les élites politiques de ces pays peuvent hésiter à abandonner le système qui aura longtemps facilité leurs holdings offshore. Quoi que décident les pays CFA, cela aurait peu de conséquences pour Paris.

M. Macron a également promis un fond d'un milliard d'euros pour les petites et moyennes entreprises africaines, dont les détails doivent encore être précisés, dans le cadre de son plan d'augmenter le budget de l'aide étrangère de 45% d'ici 2022. Bien que ce soit un gros investissement, il donnerait peu de résultats tangibles correspondant à un calendrier politique pertinent ; et il est bien en deçà du «Plan Marshall africain» que les gouvernements africains attendaient avec impatience, mais qui s'est jusqu'à présent révélé être un vague mot venant des bureaucrates de Bruxelles.

Dans le cadre de sa confrontation du bilan public de l'histoire peu recommandable de la Françafrique, Macron a promis de publier des dossiers classifiés liés à l'assassinat en 1987 du président burkinabé Thomas Sankara (un héros national, surnommé "le Che Guevara Africain", que de nombreux Africain croient avoir été assassiné avec l’aide de la France). Une telle initiative en elle-même, n'améliore pas les relations - tout comme la reconnaissance par Obama du rôle de la CIA dans le coup d'État iranien de 1953 n'a guère aidé l'image de l'Amérique au Moyen-Orient - mais c'est un signe de bonne volonté à ne pas ignorer. Le président a également opté pour les promesses faciles, offrant de vagues assurances que le retour d’objets d’art africains des musées français vers les pays Africains serait une «priorité absolue» pour son administration.

N’a pas été discuté pendant cette visite, l'avenir des accords de partenariat économique entre l'UE et les divers blocs commerciaux africains. Alors que le néolibéralisme n’a pas autant saper le développement de l'Afrique que le prétendent les critiques, la plupart des gouvernements africains se plaignent que les APE actuels entravent l'industrialisation en inondant les marchés locaux de produits européens de haute qualité et en encourageant un modèle d'exportation basé sur les ressources extractives et les matières premières. Les programmes d'aide occidentale ont le potentiel d'aider à stimuler la compétitivité africaine à long terme, mais ils sont insuffisants pour compenser les coûts immédiats encourus par les APE. En tant que telle, la politique commerciale de l'UE reste une question litigieuse pour les Africains et Macron semble, à juste titre, peu enthousiaste à la traiter.

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