WHAT CAN THE GABONESE OPPOSITION DO? QUE PEUT L’OPPOSITION GABONAISE ?




English Version


Obviously, wether we want to admit it or not, Jean Ping is currently and intelligently realizing, as did André Mba Obame, a transformation, if not a political metamorphosis that sets him as the candidate best equipped to go against Ali Bongo in 2016. This is not decided by this blog, but the events are progressing in this direction. Ping is occupying the grounds, pushing his pawns and does this in a manner so astonishingly republican. Like it or not, the facts are there, he is dominating the news right now in Gabon.


There are people who yesterday accused André Mba Obame, Jean Eyeghe Ndong or Casimir Oye Mba to have served the Bongo regime, of course! The same arguments are used today against Jean Ping. But for this blog, the success experienced by defectors from the PDG such as those mentioned above, is only a reflection of the deep gap existing now in Gabonese society between an authoritarian regime wanting to keep the Gabonese people in the state of nature, without any aspiration to freedom; and modern Gabonese wanting to change course. It is these modern Gabonese who desert like the plague anything related directly or indirectly to Ali Bongo. They are the ones who pay special attention to people like Andre Mba Obame and Jean Ping as they speak of a Gabon in which it is impossible to live with dignity under an authoritarian regime. On this point, many Gabonese are unanimous that the opposition has a nice card to play.


Outside the circles of power, almost all thinking Gabonese believe that their society should move towards political, economic and social systems that would structurally be tending towards more democracy, more pluralism and human rights ; but the supporters of the established order prefer to ensure that the country continues to dwell in authoritarianism . Outside personalities such as Jean Ping and André Mba Obame , the opposition should seize this discourse of freedom, in a totally progressive way reaching into the future. The opposition should focus on the necessity of building the rule of law with the backdrop of stopping the massive looting of the country's wealth by people for whom Gabon is only a piggy bank, a magnificent honeypot attracting naturally very large flies that stuff themselves at our expense, large flies that methodically are looting the many treasures which the country abounds.


The other card to be played by the opposition is that of taking into account the fact that Ali is more than ever challenged in Gabon. However, in view of its unpopularity, Ali Bongo has no plans for a second, to lose power. Although Ali Bongo will continue to enjoy the support of all State media and all organs of power, even if the pressure will continue to be put on the independent media, Gabonese society is already showing signs of the decay of the Bongo regime. For example, the ruling party is widely on its heels, even if the regime still wants to present it as a solid party. It is the ubiquity of that party on the media and the Gabonese political scene for 47 years, that is beginning to seriously bore a majority of the Gabonese people.


These ingredients allow us to say with a good organization, the opposition to Ali Bongo can seriously challenge and deny him his position at the head of the country.


The denigrating media logorrhea against members of the opposition will continue. But if the opposition manages to take control in one way or another of the organizational unit of the elections, the Bongos will be finished. The opposition has the advantage of a population that has a thirst for change; it remains for them to find a mechanism to dismantle the Mborantsuo parody. Remove Ali Bongo's tailor made Constitutional Court, it will be difficult for him to be returned to power in Gabon. These are the issues.



Version française


Il est évident, qu’on veuille l’admettre ou non, que Jean Ping soit en train d’intelligemment réaliser, comme le fit André Mba Obame, une transformation, pour ne pas dire métamorphose politique qui le positionnerait comme le candidat le mieux outillé pour aller contre Ali Bongo en 2016. Ce n’est pas ce blog qui le décide, mais les évènements sont en train de progresser dans ce sens. Ping s’installe, pousse ses pions sur l’échiquier et le fait de manière étonnement républicaine. On n’aime ou on n’aime pas, mais les faits sont là, c’est lui qui domine l’actualité au Gabon en ce moment.


Il y a des personnes qui hier ont accusé André Mba Obame, Jean Eyeghe Ndong ou encore Casimir Oye Mba, d’avoir servi le pouvoir Bongo, certes ! Les mêmes arguments sont aujourd’hui utilisés contre Jean Ping. Mais pour ce blog, le succès que connaissent les transfuges du PDG tels que ceux cités ci-dessus, n’est que le reflet du profond décalage existant désormais dans la société gabonaise entre un pouvoir autoritaire voulant garder les gabonais à l’état de nature, sans aspiration à la liberté, et les Gabonais modernes voulant changer de cap. Ce sont ces Gabonais modernes qui désertent comme la peste tout ce qui touche de près ou de loin à Ali Bongo. Ce sont eux qui accordent un intérêt particulier à des gens comme André Mba Obame et Jean Ping car ils leur parlent d’un Gabon au sein duquel il soit impossible de vivre dignement sous un régime autoritaire. Sur ce point de nombreux Gabonais sont unanimes et l’opposition a une belle carte à jouer.


En dehors des cercles du pouvoir, la quasi-totalité des gabonais pensant sont d’avis que leur société devrait évoluer vers des systèmes politiques, économiques et sociaux tendant structurellement vers toujours plus de démocratie, de pluralisme et de droits de l’homme ; mais les partisans de l’ordre établi eux, préfèreraient s’assurer que pays oscille encore pour longtemps vers l’autoritarisme. En dehors des personnalités que sont Jean Ping ou André Mba Obame, l’opposition devrait se saisir de ce discours de liberté, de manière totalement progressive et portée vers le futur. L’opposition devrait mettre l’accent sur la construction d'un État de droit avec pour toile de fond l’arrêt du pillage massif des richesses du pays par des gens pour qui le Gabon ne représente qu’une tirelire, qu’un magnifique pot de miel attirant tout naturellement de très grosses mouches qui s’empiffrent à nos dépends, de grosses mouches qui assèchent de manière méthodique les nombreuses richesses dont regorge le pays.


L’autre carte à jouer pour l’opposition est celle qui consiste à prendre en compte le fait qu’Ali soit plus que jamais contesté au Gabon. Néanmoins, au regard de son impopularité, Ali Bongo n'envisage pas une seule seconde de pouvoir perdre le pouvoir. Même si Ali Bongo continuera de bénéficier du soutien de tous les médias d'Etats et de tous les organes du pouvoir, même si la pression continuera de s’accroitre sur les médias indépendants, la société gabonaise présente déjà des signes de la déchéance du régime Bongo. Par exemple, le parti au pouvoir est très largement en retrait, même si le régime veut encore le présenter comme une formation politique solide. C’est que l’omniprésence de ce parti sur la scène médiatique et dans la vie politique gabonaise depuis 47 ans, commence à sérieusement lasser une majorité de Gabonais.


Ces ingrédients nous permettent de dire qu’avec une bonne organisation, l’opposition peut mettre Ali Bongo sérieusement au défi, et lui contester sa position à la tête du pays.


Les dénigreuses logorrhées médiatiques contre les membres de l’opposition vont continuer. Mais si l’opposition réussit à prendre le contrôle d’une manière ou d’une autre de l’appareil organisationnel des élections, les Bongo seront finis. L’opposition a l’avantage d’une population qui a soif de changement ; il ne lui reste plus qu’à trouver le mécanisme lui permettant de démanteler la parodie Mborantsuo. Enlever à Ali Bongo sa cour constitutionnelle sur mesure, il aura du mal à être reconduit au pouvoir au Gabon. Là sont les enjeux.

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