WHAT DO THE LOCAL ELECTIONS INDICATE? AN ATROPHY, OPENING OR STATUT QUO? QU’INDIQUENT LES ELECTIONS LOCALES? UNE ATROPHIE, UNE OUVERTURE OU LE STATUT QUO?

(Image: L'UNION)


English version


For 46 years, Gabonese politics has been authoritarian, atrophied and strictly framed to first ensure the primacy and sustainability of the executive branch (President), which crystallizes power. In this context, departmental and local political institutions of the regime are in reality pure fiction; because they have no real governance functions but rather have political functions of cooptation and integration, regulating power relations within the regime. Have the recent local elections drawn a different pattern than what we describe above? We doubt it.


Indeed, this blog remains convinced that eventually, these local and departmental elections have only served to allow some clientelistic infusion toward the center of governance. We base our argument on the fact that local elections themselves do not constitute progress when so much of the apparatus of the state which oversees these functions, remains fixed, immutable, archaic and not aware of the elements of modern politics and governance. You may have noticed, dear readers, that Gabon is characterized by curious cycles of political participation: at key moments, elections, anniversaries of the regime, etc., an imposed and orchestrated enthusiasm by the regime is observed; but in interim periods, the regime imposes a depoliticization of the opposition, an apathy and "départicipation" to the population. The regime alone can organize mobilizations or "moments of enthusiasm", when the opposition or even the free civil society wants to do the same, it becomes a disturbance of public order. Any unauthorized participation to political or social expression, that is to say in the form of demonstrations, strikes, petitions, students and trade union movements, is suppressed.


With the participation of some “big names " of the opposition in the recent local elections, Ali Bongo is gifted a revival thanks to that electoral process. With the help of accomplice such as the French company Gemalto and AFP dispatches reporting this immaculately biometric election, this election that goes along the continuity of those held previously in Gabon may be presented by the regime as an opening, as a sign of democracy. The regime wants to make the naive people believe that it has joined the prospects for democratization. But the most lucid observers know that this last electoral event was not an “inexorable" advance for democracy in Gabon, but rather a simple potential change in distribution of positions at a level relatively harmless after all, therefore not carrier of any opening elements, that is to say, unable to seriously threaten the "fundamentals" of authoritarianism or its consolidation and perpetuation. The reality is that these elections took place at a time of acute crisis in Gabon, including the closure of schools and the regime is trying to catch its breath, to present an image of vitality, after showing signs of exhaustion and stagnation facing a deep crisis that is rooted in the discontent of citizens from several sectors.


In the Gabonese context, it is the regime that provides democracy. It used it as bait for cooptation. We have already seen in the past, a member of the opposition, Paul Mba Abessole, decide to enter into friendliness with the regime, with a juicy mayorship as a reward. We are told that negotiations are currently ongoing between different political components from the local elections. The question to ask is whether they are negotiating for personal opportunities, or for the country's future? The status quo seems to have a bright future ahead!



Version française


Depuis 46 ans, la scène politique gabonaise est autoritaire, atrophiée et strictement encadrée avec pour objectif premier d’assurer la primauté et la pérennité de l’exécutif (Président), qui cristallise le pouvoir. Dans ce contexte, les institutions politiques départementales et locales du régime ne sont en réalité que de pures fictions, car elles n’ont pas de véritables fonctions de gouvernance mais plutôt des fonctions politiques de cooptation et d’intégration, de régulation des rapports de force au sein du régime. Les récentes élections locales laissent-elles se dessiner un schéma différent de ce que nous décrivons ci-dessus? Nous en doutons.


En effet, ce blog reste persuadé qu’à terme, ces élections locales et départementales n’auront servi qu’à permettre l’infusion clientélaire de certains vers le centre de gouvernance. Nous basons notre raisonnement sur le fait qu’une élection locale en elle-même ne représente pas une avancée si l’essentiel de l’appareil de l’État supposé encadrer ces fonctions, reste figé, immuable, archaïque et non au fait des éléments de modernité politique et de gouvernance. Vous aurez remarqué, chers lecteurs, que le Gabon se caractérise par des cycles de participation politiques assez curieux: à certains moments clés, élections, dates anniversaires du régime, etc., on observe un enthousiasme demandé, imposé et orchestré par le régime; mais, dans les périodes intermédiaires, le régime impose une dépolitisation à l’opposition, l’apathie et la « départicipation» à la population. Seul le régime peut organiser des mobilisations ou des « moments d’enthousiasme»; quand l’opposition ou même la société civile libre veut faire de même, cela devient des troubles à l’ordre public. Toute participation non autorisée à l’expression politique ou sociale; c'est-à-dire sous forme de manifestations, grèves, pétitions, mouvements étudiants ou syndicaux, est réprimée.


Avec la participation de certains «ténors» de l’opposition aux récentes élections locales, Ali Bongo s’offre une relance grâce à cette consultation électorale. Avec l’aide complice de la société française Gemalto et de dépêches de l’AFP déclarant cette élection impeccablement biométrique, ce scrutin qui va dans la continuité de ceux organisés depuis toujours au Gabon, peut être présenté par le régime comme celui de l’ouverture, celui de la démocratie. Le régime veut laisser les naïfs croire qu’il rejoint les perspectives de démocratisation. Mais les observateurs les plus lucides savent bien que ce dernier rendez-vous électoral ne représentait pas une « avancée inexorable » de la démocratie au Gabon, mais plutôt une simple modification potentielle de distribution de postes à un niveau somme toute relativement inoffensif, donc peu porteur d’éléments d’ouverture, c'est-à-dire incapable de sérieusement menacer les «fondamentaux» de l’autoritarisme, ni sa consolidation et perpétuation. La réalité reste que cette consultation électorale ait eu lieu à un moment de crise aiguë au Gabon, notamment la fermeture des écoles et le régime cherche à reprendre son souffle, à présenter une image de vitalité, après avoir montré des signes d’épuisement et de stagnation face à une crise profonde qui prend sa source dans le mécontentement de citoyens issues de plusieurs secteurs.


Dans le contexte gabonais, c’est le régime qui offre la démocratie. Il s’en sert comme appât de cooptation. On a déjà vu par le passé, un membre de l’opposition, Paul Mba Abessole, décider d’entrer en convivialité avec le régime, avec en retour une mairie bien juteuse comme récompense. On nous apprend que des tractations ont en ce moment lieu entre différente composante politiques issues des élections locales ; La question à se poser est celle de savoir si on négocie des débouchés personnelles, ou pour l’avenir du pays? Le statut quo semble avoir de beaux jours devant lui !

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