TO THEIR CHILDREN, POWER; TO YOURS, JAILS. Á LEURS ENFANTS LE POUVOIR; AUX VÔTRES LA PRISON

Firmin Ollo (photo Ollomo)




English version

Gabonese youths continue to be a helpless prey to the hereditary dictatorship that censor them, deprivate them of free speech, moral and also unfortunately physical freedom. Ali Bongo, who inherited the throne, has just arrested the student leader Firmin Ollo, why? What makes this helpless student dangerous? How can this student threaten state security? Because the dictatorship does not tolerate being told no, and Firmin Ollo is one of those who dare to say no!

What do the young Gabonese citizens who are being bullied by the repressive forces of the dictatorship hear? "Fools, we have the weapons, do you think you can conquer the country with words?” These are the supposedly humiliating and demeaning words that have been reported by students, to have been said by high-ranking officers to denigrate the peaceful and non-violent action of student demonstrators. But the ridicule lies on the side of the officers because these young students are simply claiming compliance with sections of the Gabonese Constitution that recognizes their rights and freedoms. These are the rights they want to regain and which are violated; confiscated and banned by the Bongo oligarchy.

If yesterday, under Omar Bongo, the Gabonese youths could think, yes even naively, that the departure of Omar Bongo could pave the way for a shift to the country; if yesterday, the optimism of a better tomorrow after Omar Bongo could party allow youths to endure poverty and hardship waiting for a better tomorrow; today with the reality of the heredity and the arbitrary nature of this dictatorial regime imposed on them, the new generation no longer has any political hope. They do not see the end of the tunnel. The context of authoritarian and repressive actions of the regime leads to a contempt of many young and old Gabonese towards this regime. Then the system reacts by increasing its repressive efforts and making academic success almost impossible for these young recalcitrant.

Young students such as Firmin Ollo know they are led by "monsters" who have mortgaged their future. Young people such as Firmin Ollo know that this regime is ready to destroy its youths if that means to stay in power. There is no other conclusion because when we see the regime send soldiers armed to the teeth on the university campus on a regular basis; when one looks at the sorting of the beneficiaries of juicy and lucrative government jobs, we see easily that the regime does not care about the Gabonese youth but favors their relatives, especially the Bongo family, for whom the benefits are guaranteed; while people like Firmin Ollo are marginalized and imprisoned because they refuse to fold, to accept the new order that makes them second-class citizens.

To retain power, the Gabonese regime, does everything to encourage the rise of irresponsible Gabonese youths and it is in this vein that we must appreciate the alarming proliferation of festivities organized and promoted by the regime, such as the organization of beauty pageants; of football matches which are as expensive as they are useless, for non-existent benefits; the proliferation of bizarre celebrations with Brazilian playmates that are exhibited to promote prurient voyeurism; anarchy in education; the undeniable fact that young Gabonese citizens are encouraged to consume huge amounts of alcohol; public television channels that broadcast all year long equivocal serials encouraging permissiveness and licentiousness of adolescents.

It does not take a genius to deduce that this is all orchestrated by the regime to lull the conscience in order to reign without difficulties. That's why some minds who dare to express their free will, such as Firmin Ollo, must be arrested. For all recalcitrant must be tamed for the hereditary dictatorship to persist over time. It's a shame for the Gabonese youths and for Gabon.



Version Française

La jeunesse gabonaise continue d’être une proie sans défense pour la dictature héréditaire qui la censure, la prive de parole et de liberté morale et aussi malheureusement physique. Ali Bongo qui a hérité du trône, viens de faire enfermer le leader étudiant Firmin Ollo; pourquoi? En quoi cet étudiant sans défense serait dangereux? En quoi cet étudiant menace-t-il la sureté de l’Etat ? Parce que la dictature ne tolère pas qu’on lui dise non, et Firmin Ollo est de ceux qui osent dire non !

Qu’entendent les jeunes Gabonais qui se font brutaliser par les forces de répression de la dictature ? «Espèces d’imbéciles, nous avons les armes, croyez-vous que vous pouvez reconquérir le pays avec des paroles?». Tels sont les propos supposés humiliants et méprisants, qui nous ont été rapportés par des étudiants, tenus par des officiers haut gradés pour dénigrer l’action pacifique et non violente des étudiants manifestants. Mais le ridicule se trouve du côté de ces officiers car ces jeunes étudiants ne font que réclamer tout simplement le respect des articles de la Constitution gabonaise qui leur reconnaît des droits et des libertés. Ce sont ces droits violés qu’ils veulent reconquérir; ces droits confisqués et prohibés par l’oligarchie des Bongo.

Si hier encore, sous Omar Bongo, la jeunesse gabonaise aurait pu percevoir, même naïvement c’est vrai, qu’un après Omar Bongo ouvrirait la voie vers un changement de cap pour le pays; si hier, cet optimisme d’un lendemain meilleur une fois Omar Bongo parti, pouvait permettre à la jeunesse de supporter la pauvreté et la précarité en attendant des lendemains meilleurs, aujourd’hui avec la réalité de l’hérédité de l’arbitraire et dictatorial pouvoir qui leur est imposée, les nouvelles générations n’ont plus aucune espérance politique. Elles ne voient plus le bout du tunnel. Le contexte autoritaire et répressif des actions menées par le régime se traduit par un profond mépris de beaucoup de jeunes et moins jeunes Gabonais à l’égard de ce régime. Alors le régime réagit en redoublant ses efforts répressifs et en rendant la réussite universitaire quasiment impossible à ces jeunes récalcitrants.

Des jeunes étudiants comme Firmin Ollo savent qu’ils sont dirigés par des «monstres» qui ont hypothéqué leur avenir. Des jeunes comme Firmin Ollo savent que ce régime est prêt à détruire sa jeunesse pour conserver le pouvoir. Il n’y a pas d’autre conclusion car lorsqu’on constate l’envoie d’éléments armés jusqu’aux dents sur le campus universitaire de manière régulière, quand on constate le tri sur le volet des bénéficiaires de fonctions juteuses et lucratives, on remarque avec facilité que le régime n’a que faire de la jeunesse gabonaise mais privilégie plutôt ses proches, en particulier les Bongo, pour qui tous les avantages sont garantis, tandis que les Firmin Ollo eux sont marginalisés et emprisonnes car ils refusent de se plier, d’accepter ce nouvel ordre qui fait d’eux des citoyens de seconde zone.

Pour garder le pouvoir, le régime gabonais en place, fait tout pour encourager l’éclosion d’une jeunesse gabonaise irresponsable et c'est dans cet ordre d’idée qu’on doit apprécier l’inquiétante prolifération des réjouissances organisées et encouragées par le régime; comme l'organisation des concours de miss et des matchs de football aussi couteux qu’inutiles pour des retombées inexistantes; la multiplication des fêtes bizarres avec des playmates brésiliennes qu’on exhibe pour encourager le voyeurisme libidineux; l'anarchie qu'il y a dans le domaine éducatif; le fait indéniable qu’on encourage les jeunes gabonais à consommer d’énormes quantités d’alcool; les chaines de télévision publiques qui émettent à longueur d’années des feuilletons équivoques qui encouragent la permissivité et le libertinage des adolescents.

Il ne faut pas être un génie pour déduire que tout ceci est savamment orchestré par le régime pour endormir les consciences afin de pouvoir régner sans difficultés. Voilà pourquoi les quelques consciences qui osent exprimer leur libre arbitre, doivent être, comme Firmin Ollo, conduites en cellule ; car tous les récalcitrants doivent être matés pour que l’hérédité de la dictature perdure dans le temps. C'est dommage pour la jeunesse gabonaise et pour le Gabon.

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