KEEP STRONG MISTER MOULENDA, POSTERITY WILL SHOW THAT YOU WERE RIGHT. TENEZ BON MONSIEUR MOULENDA, LA POSTERITÉ VOUS DONNERA RAISON

Jonas Moulenda (photo: Jonas Moulenda)




English version


Eliminate people deemed to be obstacles; this seems to be the credo of the Bongo regime. There are several forms of elimination:

a) The physical elimination: since 1967, the Bongo regime has demonstrated that it would either pull the trigger, poison or simulate an accident, in order to harm anyone likely to cast too big of a shadow.

b) Professional elimination: continuously strengthen the psychological noose around perceived troublemakers by removing any possibility of decent employment for them and thus preventing from providing for their families. This can be seen with the arbitrary suspension of salaries; bullying in the workplace, unfair dismissal etc.

c) The corruptive elimination: to corrupt anyone who may have a political aura in order to turn them into a human wreck that people will regard with disdain. The examples of this abound in Gabon.

d) The collective educational elimination: the learned method from colonial times to effectively weaken and eventually liquidate a people is to begin by removing their memory, their education, their culture and their history. People must be kept amused with nonsense while their cultural and historical landmarks are destroyed. Then other landmarks and benchmarks are imposed upon them, so is another culture, another education more compatible with the established dictatorial order. Another history will even be invented for these people. Slowly but surely, people start to forget who they are and have been. This leads to a situation where the fathers of families accept the notion that to advance professionally or politically, they must drop their underwear to their ankles, bend over and bite the bullet. Long held values disappear in these occult practices as quickly as appear the rewards of pretty houses and shiny cars. Mission accomplished, the people are dead so the dictatorship can be strong.

It is for having understood that Gabon and the Gabonese people deserved a better fate, that our compatriot Jonas Moulenda, a journalist in service until a recent past at the official newspaper L'Union, continually faces threats of all the forms of eliminations mentioned above. In his testimony that we published a few days ago, our fellow is quite explicit about his philosophy of life and his ambitions for Gabon and the Gabonese people; positions that are diametrically opposed to those of the Bongo regime, and this is where the difficulties occurring to this valiant Gabonese citizen come from.

Jonas Moulenda is a nuisance to the regime. This is a Gabonese citizen who does not accept losing his bearings, his history, culture, language, and sink gradually into schizophrenia, into alienation and acculturation, a citizen who refuses to adhere to the game plan asking him to gradually lose his homeland, citizenship, soil and land, his brothers, his family graves and sometimes thousands years old of his ancestral reliquaries; to rebuild in the imagination of the Gabonese people, nothingness without foundations. Jonas Moulenda says he is fighting for a free Gabon, i.e. to live in a country where citizens will no longer be forced to deny their own existence and become alien in their own land and salute every morning these people from elsewhere who seem better placed to lead us.

Jonas Moulenda is a troublemakers because he refuses to kick his own Gabonese brothers and sisters for the benefit of those who enrich themselves and cover privileges on the backs of our unfortunate people they reduced to slavery, to poverty, to misery, by the taking of everything they own while denigrating them, insulting them, denying them etc… He is threatened because he wants to work for a Gabon led and governed not by heredity and family, but by a set of standards, principles and institutional mechanisms forming the political and legal system of the whole society. Jonas Moulenda is threatened simply because he is a FREE Gabonese citizen.

Hold on Mr. Moulenda, history will prove you right because as Martin Luther King said: "The arc of the moral universe is long, but it bends toward justice."



Version Française


Eliminer les gêneurs, tel semble être le credo du régime Ali Bongo. Il y a plusieurs formes d’éliminations:

a) L’élimination physique: depuis 1967, le régime Bongo a démontré qu’il avait la gâchette, quand ce n’est pas l’empoisonnement ou la simulation d’accident, facile pour mettre hors d’état de nuire toute personne susceptible de lui faire ombrage.

b) L’élimination professionnelle: resserrer continuellement un étau psychologique autour des empêcheurs de tourner en rond en leur ôtant toute possibilité d’emploi décent et donc de subvenir aux besoins de leurs familles. On le voit avec les suspensions arbitraire de salaire; les brimades dans le milieu du travail; les licenciements abusifs etc.

c) L’élimination corruptive: corrompre toute personne susceptible d’avoir une aura politique de manière à ne faire qu’une loque humaine que le peuple ne regardera qu’avec dédain. Les exemples sont légions au Gabon.

d) L’élimination éducative collective: la méthode apprise de la coloniale pour efficacement affaiblir puis à terme liquider un peuple, revient à commencer par lui enlever la mémoire, son éducation, sa culture, son histoire. On doit amuser ce peuple avec des bêtises pendant qu’on détruit ses repères culturels et historiques. Puis on lui impose d’autres repères, on lui impose une autre culture, une autre éducation qui est plus compatible avec l’ordre établi dictatorial. On invente même à ce peuple une autre histoire. De fil en aiguille, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est et ce qu’il était. On aboutit à une situation où des pères de familles acceptent la notion que pour avancer professionnellement ou politiquement, il faille mettre son sous vêtement a ses chevilles, se courber et serrer les dents. Les valeurs disparaissent dans ces étreintes occultes aussi vite qu’apparaissent les récompenses de coquettes maisons et véhicules rutilants. Mission accomplie, le peuple est mort pour que vive la dictature.

C’est pour avoir compris que le Gabon et les gabonais méritaient un meilleur sort, que notre compatriote Jonas Moulenda, journaliste en service jusqu'à un passé encore récent au journal officiel L’Union, subit continuellement des menaces de toutes les formes d’éliminations mentionnées plus haut. Dans son témoignage que nous avons publié il y a quelques jours, notre compatriote est assez explicite sur sa philosophie de la vie et ses ambitions pour le Gabon et les Gabonais, des positions qui sont diamétralement opposées à celles du régime Bongo ; d’où les difficultés que connais ce valeureux citoyen Gabonais.

Jonas Moulenda est donc un gêneur pour le régime. C’est un citoyen gabonais qui n’accepte pas de perdre ses repères, son histoire, sa culture, sa langue, et sombrer peu à peu dans la schizophrénie, dans l'aliénation et l'acculturation; un citoyen qui refuse de faire le jeu du régime lui demandant de perdre progressivement sa patrie, sa citoyenneté, son sol et sa terre, ses frères, sa famille, les tombes et les reliquaires parfois millénaires de ses ancêtres; pour reconstruire dans l'imaginaire des gabonais, du néant sans fondations. Jonas Moulenda nous dit qu’il se bat pour un Gabon libre, c’est à dire vivre dans un pays où les citoyens ne seront plus forcés de nier jusqu'à leur propre existence et devenir étranger sur leurs propres terres et se mettre en garde tous les matins pour saluer sur leur passage ces gens venus d’ailleurs qui semblent les mieux placés pour nous diriger.

Jonas Moulenda est un gêneurs parce qu’il refuse de donner des coups à ses propres frères et sœurs Gabonais au profit de ceux qui s'enrichissent et se couvrent de privilèges sur le dos de nos malheureuses populations qu'ils réduisent à l'esclavage, à la pauvreté, à la misère, en les déplumant de tout ce qu'elles possèdent, en les dénigrant, en les insultant, en les niant etc... Il est menacé parce qu’il veut œuvrer pour un Gabon régit et gouverné non pas de manière héréditaire et familiale, mais par un ensemble de normes, de principes et de mécanismes institutionnels formant l’ordonnancement politique et juridique de l’ensemble de la société. Jonas Moulenda est menacé tout simplement parce que c’est un gabonais LIBRE.

Tenez bon Monsieur Moulenda, l’histoire vous donnera raison car comme l’a dit Martin Luther King: «L'arc de l'univers moral est long, mais il tend vers la justice ».

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