THE SOCIAL CONTRACT BETWEEN THE GOVERNED AND THE GOVERNMENT DOES NOT EXIST IN GABON. LE CONTRAT SOCIAL ENTRE GOUVERNÉS ET GOUVERNANTS EST INEXISTANT AU GABON



Libreville



English Version


It is Jean-Jacques Rousseau, the great French philosopher, born in 1712 and died in 1778, who is considered by experts as the pioneer of the concept of social contract. But other scholars such as John Locke and Thomas Hobbes also contributed greatly in this area. But what is the social contract and why are we talking about that in this post and in the context of Gabon?

When people talk about the social contract, they want to refer implicitly to a tacit agreement between the governors and the governed. This accord involves mutual commitments between the two parties. The idea of the social contract implies rights and responsibilities between rulers and ruled. It is easy to observe that this contract exists in democratic societies where we see indeed the people elect representatives who exercise democratic power in their name, and must report regularly on their terms, on the occasion of various consultations and elections. It is clear that in Gabon, the social contract between rulers and ruled is not just broken, it is non-existent; the rulers are at best indifferent to the concerns of citizens and at worst only anxious to protect their sinecures and benefits. There is therefore in Gabon, incapacity or even an obvious refusal of governments to fulfill their obligation that is to progressively ensure the political, economic, civic and social rights of all.

Instead of a situation of partnership between government and the governed, in Gabon things are clear: the people are dominated by an arrogant regime ruling in an undivided fashion. Equal rights are illusory because the judicial system serves only to keep the people in the misery of their illusions, and the rulers in the certainties of their usurpations. Then the law is invariably useful to the rulers and harmful to those who dare to challenge them. In the Social Contract, Rousseau says: "Legitimate authority is that which ensures freedom." Gabon is far away from that. Ask yourself: "Who gives to the Bongos the right to govern Gabon?” It is certainly not the consent of the governed! Thus, when Americans declared their independence, they wrote among other things in the document proclaiming the event that "the government must derive its power from the consent of the governed." But in Gabon, who consents to what, when and to whom? For example, in Gabon which has a voice in the use of public revenue, if not the exclusive circle of the rulers? When we see the huge slum that is Libreville, the capital of a country which has been an oil producer for 50 years, as shown in the photo above, can anyone think that the governed consent to live in such conditions while their money is used openly to all kinds of frivolities? Those who protest this situation see themselves punished by fines, imprisonment, and sometimes death threats.

In Gabon, the only thing asked of the governed is to shut up, to not make waves, to comply with all orders issued by the sovereign and his agents, to continually kowtow to them and when the king says, "jump "the only answer that is expected of the governed is" how high? "If we cannot speak of a social contract between rulers and ruled in Gabon; but we can speak of despotic contract. This contract requires to the Gabonese people, the cult of the leader, blind obedience to authority and rulers who have a chronic inability to democratize their internal structures.

The Gabonese nation governed by the Bongos is seen as a family with a father, the head of state invariably named Bongo, his entourage, and children who are the people, crushed, oppressed, constantly humiliated. But these children are getting fed up and gradually awakening.




Version française


C’est Jean-Jacques Rousseau, ce grand philosophe français, né en 1712 et mort en 1778, qui est considéré par les experts comme le pionnier du concept du contrat social. Mais d’autres intellectuels tels que John Locke et Thomas Hobbes ont aussi énormément contribués dans ce domaine. Mais qu’est-ce que le contrat social et pourquoi en parlons-nous dans ce billet et dans le contexte gabonais?

Quand on parle de contrat social, on veut implicitement faire allusion à un accord tacite entre les gouvernants et les gouvernés; accort qui implique des engagements mutuels entre les 2 parties. L’idée du contrat social implique donc des droits et des responsabilités entre gouvernants et gouvernés. S’il est facile d’observer que ce contrat existe dans les sociétés démocratiques où on voit en effet le peuple élire des représentants qui exercent le pouvoir démocratique en son nom, et qui doivent rendre compte régulièrement de leur mandat, à l’occasion de consultations diverses et d’élections; force est de constater qu’au Gabon, ce contrat social entre gouvernants et gouvernés n’est pas simplement rompu, il est inexistant; les gouvernants étant, au mieux, indifférents aux préoccupations des citoyens; et au pire, uniquement soucieux de protéger leurs prébendes et avantages. Il y a donc au Gabon, une incapacité patente ou même un refus évident des gouvernants de s'acquitter de l'obligation qui est la leur de garantir progressivement le respect des droits politiques, économiques, civiques et sociaux de tous et de toutes.

A la place d’une situation de partenariat entre gouvernants et gouvernés, au Gabon les choses sont claires: le peuple est dominé par un pouvoir arrogant et sans partage. L’égalité des droits n’est qu’illusoire, car le système judiciaire ne sert qu’à maintenir le peuple dans la misère de ses illusions, et les gouvernants dans les certitudes de leurs usurpations. Alors la loi est invariablement utile aux gouvernants et nuisibles à ceux qui osent les contester. Dans le Contrat Social, Rousseau dit: «L'autorité légitime est celle qui assure la liberté». Au Gabon nous en sommes bien loin. Demandez-vous : « qu’est-ce qui donne le droit aux Bongo de gouverner les gabonais? » Ce n’est certainement pas le consentement des gouvernés ! Ainsi, lorsque les américains ont déclaré leur indépendance, ils ont écrit entre autre dans le document proclamant l’évènement que « le gouvernement doit dériver son pouvoir du consentement des gouvernés ». Mais au Gabon, qui consent quoi, quand et à qui ? Par exemple, qui au Gabon a voix au chapitre en ce qui concernent l’utilisation des recettes publiques, si ce n’est le cercle exclusif des gouvernants ? Quand on voit le gigantesque bidonville qu’est Libreville, capitale du pays qui est pétrolier depuis 50ans, comme le montre la photo ci-dessus, peut-on penser que les gouvernés consentent à vivre dans de telles conditions alors que leur argent est utilisé sous leurs yeux à toutes sortes de frivolités ? Ceux qui protestent cet état de fait se voient châtiés par des amendes, l’emprisonnement, et parfois de menaces de mort.

Au Gabon, il n’est demandé aux gouvernés que de se taire, de ne pas faire de vagues, de respecter toutes les ordonnances émises par le souverain et ses agents, de continuellement courber l’échine devant eux et quand le souverain dit «sautez», la seule réponse qui est attendue des gouvernés est «à quelle hauteur?» Si on ne peut pas parler de contrat social entre gouvernants et gouvernés au Gabon, on peut par contre, parler de contrat despotique. Ce contrat impose aux gabonais, le culte du chef, l’obéissance aveugle à l’autorité et des gouvernants ayant une incapacité chronique à démocratiser leurs structures internes.

La nation gabonaise gouvernée par les Bongo est perçue comme une famille: avec un père, le chef de l’état appelé invariablement Bongo, son entourage, et les enfants qui sont le peuple, écrasé, réprimé, humilié en permanence. Mais ces enfants commencent à en avoir assez et petit à petit, se réveillent.

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