WHY MUST TV+ BE SILENCED? POURQUOI TV+ DOIT ETRE REDUITE AU SILENCE?





English version


Late night on Tuesday, a gang of masked men tried to enter and sabotage once more the television channel TV+. This is the second time in about a month that this TV station has been attacked by what appears to be paramilitary commandoes. This time the watchman of the TV station was gravely hurt and he is still in the hospital. The organization Reporters without Borders, published a statement on Tuesday, condemning this act of violence against TV+. But why is TV being attacked by paramilitary gangs in Gabon?

1. The power of the truth

Why is TV+, a small television channel which is no longer on satellite since its transmitters were bombed in 2009, so popular and so powerful in Libreville that it makes the Ali Bongo regime so nervous? The answer for this blog is that TV+ impact is so powerful because TV and print journalism does not unfortunately exist in the public Gabonese media. There are some excellent journalists who work for public media like Gabon Television or L'Union; however these journalists are not at liberty to cover the news freely. They must toe the party line. For example, on 15 August 2012, the biggest story in Libreville and in Gabon was the repression of the opposition's meeting in Cocotiers; the public TV channel Gabon Television which is located less than 500 meters away did not show a single image of these events. It was TV+ which sent reporters and camera crews to cover the repression. Why did Gabon Television not bother to cover these events? Because that public television channel only exists for a single purpose: to glorify the Bongo regime. Gabon Television has no sense of mission beyond serving the regime in the field of propaganda as well as providing mindless popular entertainment. Anything that is not going to glorify this regime cannot be covered, period! In such a context, dear readers, the authoritarian Ali Bongo regime considers the freedom minded coverage of Gabonese news events by TV+, to be particularly dangerous. TV+ operates by different standards. That channel prefers to cover issues that are closer to the concern of the people on the ground instead of dealing persistently with issues that are entirely unrepresentative of the concern of the people. TV+ covers the reality of the social forces that now matter in Gabon. It covers the masses that have been marginalized and left to decay away from the concerns of the ruling class. It is this authenticity and this truthfulness that accounts for TV+ great success and at the same time worries the regime.

2. The blindness of a regime preferring repression to the inevitability of change

Even nowadays, with the unprecedented development of communications, with the rising influence of social media networks, the Ali Bongo regime still thinks that it can clumsily intimidate and terrorize people who dissent. The news outlets of the Ali Bongo regimes are fossilized in a dying paradigm. For Gabon Television, TeleAfrica, Gabonews, L'Union, Gabon Matin etc., the idea of journalists exercising their judgment as to newsworthiness is still inconceivable. Their daily routine is still to cover whatever the head of state did on the day, even if it is intrinsically un-newsworthy. This is usually followed by routine activities of ministers. The ritual goes like this: "the ruler and his ministers held important meetings (pictures of the cabinet) or had discussions with visiting envoys (handshakes and shared cups of coffee)". But rarely do these leading stories contain any substantive content. TV+ offers to the Gabonese public a healthy alternative source of local news and it is that alternative source that the regime wants to eliminate. Instead of improving the way public media outlet cover the news, the regime would rather try to silence TV+. The regime refuses to accept the fact that the Gabonese people may not want to watch propaganda all day long. In Gabon it is TV+ and the independent print media such as Echos du Nord, Ezombolo etc., which are in touch with “the street” and are able to chronicle in real time the changes going on. It is therefore not surprising that the regime Ali Bongo would attack TV+, try to arrest Desire Ename the Editor of Echos du Nord et ban Ezombolo and La Une from publication. For the regime, these media should not be allowed to continue to empower the Gabonese people and encourage them to express their opinions. But no matter what the regime does, its most violent repression would not prevent these independent news outlets in all their forms, to continue to give a voice to the voiceless; to continue to hold the regime to account; and to continue to uphold their editorial independence no matter the cost.




Version française


Tard dans la nuit de mardi, une bande armée et masquée a tenté de pénétrer l'enceinte et de saboter, une fois de plus, les installations de la chaîne de télévision TV+. C'est la deuxième fois en un mois que cette chaîne de télévision est attaquée par ce qui semble être des commandos paramilitaires. Cette fois, le gardien de la station de télévision a été gravement blessé et serait toujours à l'hôpital. L'organisation Reporters Sans Frontières, a publié un communiqué mardi, condamnant cet acte de violence contre TV+. Mais pourquoi est TV+ tant attaquée par des bandes armées au Gabon?

1. La puissance de la vérité

Pourquoi TV+, une petite chaîne de télévision qui n'est plus sur le réseau satellite depuis que ses émetteurs ont été bombardés en 2009, est-elle si populaire et si puissante à Libreville qu'elle agace tant le régime Ali Bongo? La réponse de ce blog est que l'impact de TV+ est si puissant parce que le journalisme n'existe malheureusement ni à la télévision, ni dans la presse écrite constituant les médias publics gabonais. Il y a d'excellents journalistes qui exercent dans les médias publics tels que Gabon Télévision ou L'Union, mais ces journalistes ne sont pas libres de couvrir l'actualité. Ils doivent suivre la ligne du pouvoir. Par exemple, le 15 Août 2012, la plus grande actualité à Libreville au Gabon a été la répression du meeting de l'opposition au quartier Cocotiers; la télévision publique Gabon Télévision, qui est située à moins de 500 mètres des lieux, n'a pas diffusé une seule image de ces événements. C'est TV+ qui a envoyé des reporters et cameramen couvrir la répression. Pourquoi Gabon Télévision ne s'est pas embêtée à couvrir ces événements? Parce que cette chaîne de télévision publique n'existe qu'a une seule fin: glorifier le régime Bongo. Gabon Télévision n'a pas de sens de la mission au-delà du service au régime en place, dans le domaine de la propagande; ainsi que de fournir à l'aveuglette du divertissement populaire. Tout ce qui ne va pas dans le sens de la gloire de ce régime ne peut être couvert, c'est aussi simple que ça! Dans un tel contexte, chers lecteurs, le régime autoritaire Ali Bongo considère la libre couverture de l'actualité gabonaise par TV+, comme étant particulièrement dangereuse. TV+ fonctionne selon des critères différents. Cette chaine préfère couvrir les sujets qui sont plus proches des préoccupations des populations sur le terrain, au lieu de traiter avec persistance des questions n'ayant aucune représentation dans les préoccupations de la population. TV+ couvre la réalité des forces sociales qui comptent désormais au Gabon. Elle couvre les masses qui ont été marginalisées et laissées à l'abandon à l'écart des obsessions de la classe dirigeante. C'est cette authenticité et cette sincérité qui fait le succès de TV+ et en même temps inquiète le régime.

2. L'aveuglement du régime préférant la répression à l'inévitabilité du changement

Même de nos jours, avec le développement sans précédent des communications; avec l'influence croissante des réseaux sociaux, le régime Ali Bongo pense toujours maladroitement qu'il peut intimider et terroriser les dissidents. Les medias du régime Ali Bongo sont fossilisés dans un paradigme en extinction. Pour le Gabon Télévision, TéléAfrica, Gabonews, L'Union, Gabon Matin etc., l'idée de journalistes exerçant leur libre arbitre quant au traitement de l'information est encore inconcevable. Leur routine quotidienne consiste encore à couvrir les banalités de la journée du président, même si elles sont intrinsèquement non dignes d'intérêt. Ceci est généralement suivi par les activités de routine des ministres. Le rituel se fait comme ceci: «le souverain et ses ministres ont tenu des réunions importantes (images des séances) ou eu des discussions avec des émissaires en visite (images de poignées de main et des tasses de café partagées». Mais rarement ces reportages ont un contenu substantiel. TV+ offre au public gabonais une bonne source alternative d'informations locales et c'est cette autre source que le régime veut éliminer. Au lieu d'améliorer la façon dont les médias publics couvrent les actualités, le régime tente plutôt de réduire TV+ au silence. Le régime refuse d'accepter le fait que le peuple gabonais ne veuille pas regarder de la propagande à longueur de journée. Au Gabon, c'est TV+ et la presse écrite indépendante telle que Echos du Nord, Ezombolo etc., qui sont en contact avec «la rue» et sont capables de faire la chronique en temps réel des changements en cours. Il n'est donc pas surprenant que le régime Ali Bongo attaque TV+, essaie d'arrêter Désiré Ename le directeur de publication d'Echos du Nord; fasse interdire de publication Ezombolo et La Une. Pour le régime, ces médias ne devraient pas être autorisés à continuer à responsabiliser les Gabonais et les encourager à exprimer leurs opinions. Mais en dépit de ce que ferait le régime, la répression la plus violente ne devrait pas empêcher ces organes de presse indépendants sous toutes leurs formes, de continuer à donner une voix aux sans-voix, de continuer à demander des comptes au régime et de persister à défendre leur indépendance éditoriale, quel qu'en soit le coût.

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