SI ON VOULAIT VRAIMENT LÉGIFÉRER SUR LA MORALITÉ AU GABON, LE POUVOIR SE FERAIT HARA-KIRI




Ali Bongo décide, toute hypocrisie bue, de «nettoyer» « son » pays et « sa » capitale de ces filles qui gagnent leur vie en montrant leurs charmes à ceux qui aiment mater. En effet, le pouvoir estime que les gabonais peuvent s’accommoder de manquer d’eau, d’électricité, de logement, d’accès aux soins médicaux, à l’emploi etc. ; mais les bonnes gens du pouvoir Bongo ne sauraient tolérer que les gabonais d’en bas jettent des regards sur les formes généreuses de quelques filles qui essaient de survivre en se déshabillant devant une clientèle. Le régime sort de ses gongs. Ces filles doivent être arrêtées. Elles sont une menace à la pudeur, nous disent ces hypocrites qui veulent faire croire aux naïfs qu’ils seraient les défenseurs d’une morale canonique unique, susceptible d'apporter "LA" solution définitive aux questions des mœurs au Gabon. Nous autres qui pensions qu’il y avait des problèmes plus important au Gabon comme s'assurer de bâtir des institutions susceptibles de garantir la cohabitation pacifique d'un grand nombre d'individus ne partageant pas nécessairement les mêmes opinions morales ou politiques, devrions de toute évidence encore attendre, le pouvoir étant occupé à la chasse au stripteaseuses.

Que nous nous comprenions bien. En tant qu'individu, à cause de son éducation, de sa religion, de ses principes, on peut soutenir que faire du striptease soit une abomination. Mais quand on veut vivre dans une société pluraliste, il n'est pas possible d'étendre à tout le monde l'autorité morale de ses propres opinions, sans violer les règles de base de la démocratie et de la vie en société, qui veulent qu'on essaie de convertir les gens à son point de vue, mais qu'on ne les y force pas! Cette démarche doit mener à la découverte de la valeur centrale des principes de démocratie, ainsi que l'importance de la notion de consentement personnel, libre et informé. La fonction du droit et de la loi doit être simplement d'aider les individus à cohabiter paisiblement malgré la diversité des systèmes moraux et éthiques auxquels ils se rattachent.


1. On arrête les stripteaseuses, mais pas les meurtriers consommateurs de pièces détachées humaines, ni les détourneurs de deniers publics

Si le striptease peut paraitre répugnant et de basse moralité, la vérité est que cette pratique n'engage que ceux qui l'exercent et leur clientèle, dans un cadre consensuel. Par contre et à l'inverse, on peut facilement démontrer que tuer un enfant, lui arracher les organes pour aller faire des fétiches; ou encore puiser 65 milliards de francs CFA dans les caisses de l'état pour aller s'acheter un hôtel particulier en France en mentant à la population que c'est pour le Gabon qu'on le fait, sont des actes qui non seulement contreviennent à la moralité, mais surtout sont des crimes mettant en danger la nation et affectant la société entière. A côté de ces crimes, le striptease parait bien tiède et pour tout dire, insignifiant. Mais au Gabon des Bongo, on préfère traquer les stripteaseuses et les exhiber à la télévision comme étant des dangers publics, alors que des personnes incarnant les vrais périls pour le présent et le futur de notre pays continuent de vaquer tranquillement à leurs louches occupations. Drôle d'état de droits tout de même que ce Gabon des Bongo; les vrais criminels courent et le menu fretin est persécuté. Dans une société majoritairement laïcisée, où coexistent des communautés adhérant à des principes moraux de vie privée assez différents, l'état doit renforcer ce sur quoi tout le monde s'accorde. C'est-à-dire les véritables crimes doivent être punis et les auteurs d'indélicatesses publiques qui nuisent au plus grand nombre, poursuivis comme le soutient la loi. Mais nous constatons qu'au Gabon, nous avons un président qui a des faux papiers d'état civil, en violation à la constitution; qui a un cursus scolaire jalonné de fraudes évidentes; qui a fait tuer des gabonais à Port-Gentil puis a envoyé les forces de l'ordre intimider le journaliste qui avait osé enquêter; qui a manifestement utilisé l'argent de l'état pour des acquisitions personnelles d'immeubles de luxe à l'étranger, en violation de la loi. Malgré cet avalanche de délit à déposer aux pieds d'Ali Bongo, ce sont les stripteaseuses qui sont le problème le plus pressant pour la justice du pays des Bongo.

2. Au Gabon, la véritable perversion n'est pas le striptease, mais l'application d'un droit à géométrie variable qui protège coûte que coûte les tenants du pouvoir.
Nous n'irons pas chercher très loin. L'état Ali Bongo se ridiculise quand il nous prouve tous les jours qu'il est lui-même hors la loi, qu'il est lui-même profondément malhonnête, qu'il persécute les simples citoyens dont le tord est de ne pas être naïfs et de le lui faire savoir. C'est cet état Bongo qui vient aujourd'hui nous dire qu'il va à la guerre des mœurs dans les boites de nuit de Libreville. Cet état qui ne fait rien pour les villages, à part y aller distribuer quelques victuailles et pacotilles comme des négriers, va légiférer la moralité et sauvegarder nos jeunes filles. Ce régime dont la mission première est d'empêcher la réflexion d'un peuple sur sa situation miséreuse en l'abreuvant d'alcool et de bêtises et en obstruant non seulement son autonomie, mais aussi la notion même de son indépendance, va aller sauver les jeunes gabonaises de la perdition. Ce régime qui manipule les gabonais par la technique de la culpabilité et cultivant le syndrome de Stockholm au sein de la population et imposant aux gabonais de glorifier ceux qui les volent, les pillent, les tuent, bref les écrasent; se propose de nettoyer les mœurs de nos jeunes gens. A ce train, il ne manquerait plus aux Bongo d'exiger que les gabonais se prosternent devant eux et sous une clameur disent: " dieux Bongo, pardonnez nous. Vous en faites tant pour nous; nous devrions vous remercier nuit et jour. Nous sommes vraiment mal éduqués!"

Alors que le gabonais moyen se demande quand il pourra travailler dans des conditions sécuritaires et justes dans son propre pays; alors qu'il se demande quand il ne sera plus la cible de discrimination ethnique pour les postes juteux; alors qu'il se demande quand il aura la liberté de faire son travail sans harcèlement et en fonction de ses compétences; qu'il se demande profondément quand il sera libre de choisir ses dirigeants dans ce pays; le pouvoir Ali Bongo lui propose de contempler sa guerre contre le striptease en lot de consolation de ses chagrins. Nous avons là, la démonstration de toute la considération que ces gens ont pour le peuple gabonais.

Comments

  1. On dit "sepukku", pas hara-kiri. Tu veux un sabre?

    Et sinon, oui c'est sur, ce n'est pas les filles ki sont responsables, mais de là à dire ke les bongo veulent qu'on se prosterne, n'importe quoi!! Ils devraient surtout venir vous voir pour trafic de stup, vu commetn vous délirez...

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