NON ALI BONGO N’A AUCUNE VISION POLITIQUE POUR LE GABON. LA SEULE AMBITION QUI COMPTE POUR LUI ET LES SIENS EST LA CONSERVATION DU POUVOIR




On vous dira que la phrase « faire du Gabon un pays émergent » est l’expression d’une vision. Mais il n’en n’est rien, ce n’est qu’un slogan que l’on utilisera jusqu'à ce qu’il soit rassît et qu’un autre devienne nécessaire, comme nous avons été habitués par le passé avec les nombreux autres slogans du père Bongo. Ali Bongo n’apporte aux gabonais aucune idée neuve, susceptible de générer des adhésions par conviction. Nous n’avons qu’une succession de maladroites tentatives de séduction par la promesse d’un hypothétique futur qui serait meilleur, à coup d’une saturation d’annonces pour endormir le monde et laisser à un autre Bongo toute la marge qui lui permettrait lui aussi de mourir au pouvoir et de le transmettre à sa lignée pour que la comédie se poursuive. Ce n’est ni une vision, ni un programme politique national, mais un rapt de notre pays.

1. Si Ali Bongo avait une vision politique pour le Gabon, nous n’assisterions pas aux actes déraisonnables qu’il pose
Les courtisans du pouvoir vont jusqu'à dire que depuis 1990, la préséance a été donnée à la politique et qu’il fallait pour faire décoller le Gabon, verrouiller le coté politique pour que la concentration soit placée sur l’économie. Mais le problème avec ce raisonnement est que les statistiques démontrent qu’en Afrique, plus un pays est démocratique, mieux ses performances économiques se portent. Un classement récent des économies africaines place le pays le plus performant d’Afrique noire comme étant le Ghana. Ce n’est un hasard quand on sait qu’avec la démocratie, il devient impératif pour les gouvernants d’observer les principes de bonne gouvernance car le peuple décide qui doit diriger. Si les performances ne sont pas bonnes, dehors ! C’est aussi simple que ça. Au Gabon, Ali Bongo peut balbutier et faire des tas de conneries, il n’a rien à craindre car le système est verrouillé. Dans de telles conditions, qu’a-t-il à faire d’une vision politique ? A-t-il besoin d’un élan politique qui associe la vitalité du peuple ? Pas du tout car quelles que soient les circonstances, il sera président à vie. C’est comme ça. Il parle de reformes mais qu’observe t-on de concret ? Y a-t-il une seule reforme au Gabon allant dans le sens de la consolidation de l’état de droits, ou d’une alternance de pouvoir ? Non. On fait dans le cosmétique et on prétend faire des reformes. On tue toute tentative d’alternance et on réduit la politique au domaine de ceux qui cherchent simplement une vie agréable. La notion de service public est totalement absente, et celle du rôle du parlementaire, une parodie. Alors, Ali Bongo et les siens font ce qu’ils veulent ; couper les bourses aux étudiants, OK ; chasser les employés du ministère de l’habitat, pas de problème ; acheter des propriétés en occident, qui va oser dire un mot ?

2. Le parcours personnel de l’individu a un impact sur son leadership
La vision, les principes et les convictions s’acquièrent par l'éducation et l’expérience. Pour cela, au sein d’une famille, il est nécessaire que des principes d'éducation soient pratiqués au fil des générations. Quelqu’un qui est élevé dans un milieu où on inculque aux enfants la notion de ne jamais laisser s'installer dans leur esprit qu’ils appartiennent à une élite sociale quelconque, donnera un leader moins enclin et porté sur le m’as-tu-vu et les étincelles et plus habileté à gouverner avec parcimonie et sobriété. Si vous voulez avoir une illustration de l’impact de cette différence d’éducation, il suffit de comparer n’importe quel Bongo aux Senghor, ou aux Diouf. D’un coté nous avons des parvenus, de l’autre des gens qui pourtant ont des arguments à faire valoir mais restent modestes. Pourtant tous ont été managés par les réseaux françafricains. Il faut aussi dire que l'intelligence de chaque individu y est pour beaucoup. Quand on sort d’un milieu où il faut donner à son intelligence le maximum de chances de se développer, on n’insiste pas à vouloir mener une vie de star tout en dirigeant un pays. Quand on sort d’un milieu familial dans lequel les hommes et les femmes ont la passion des livres, l'amour du débat, la recherche des idées neuves et le sens du travail, si on accédait au pouvoir, on aurait moins peur de la compétition politique et des débats d’idées. Si quelqu’un est élevé dans un climat où la liberté de parole et l'autonomie personnelle sont la norme, il serait étonnant qu’il ne sache apprécier l’importance de l’ouverture une fois parvenu au pouvoir. Si Senghor, au bout de 20 ans a cédé le pouvoir à Diouf, qui lui-même a fait de même face à Wade, c’est certainement en partie parce que leur éducation leur permettait de concevoir ce détachement du poste de président. Evidemment, ce principe de base ne peut être ni admis ni compris par les esprits étroits comme les Bongo, pour lesquels 40 ans ne suffisent pas et il faut aligner les générations au pouvoir pour que seule la monarchie soit le mode de gouvernance dans ce pays qu’ils pillent avec tant d’ardeur. Un Senghor ou un Diouf aurait fait autre chose à défaut d’être président. Mais qu’aurait pu faire un Albert Bernard Bongo de bien significatif ? Quelle vocation aurait eu Alain Bongo ? Celle de musicien raté ?

Les bons leaders ont des modèles de référence. Senghor était un spécialiste du langage, il naviguait aisément dans les milieux hautement intellectuels et n’avaient pas peur de débattre avec les juristes, les historiens, les philosophes etc. Sa formation lui a donné cette soif de curiosité pour un champ d’action plus vaste, allant au delà du pouvoir. Mais nos pauvres Bongo, peuvent-ils concevoir l’existence sans le pouvoir ? Alors chers lecteurs, si le Sénégal a un système politique relativement plus ouvert et pluraliste que celui du Gabon, la différence est à trouver dans les leaders que nos pays ont eu. Au Sénégal on se bat pour préserver la démocratie, pendant qu’au Gabon on demande à tout un peuple de s’accommoder des turpitudes de la dictature qui reste et restera le seul et unique projet des Bongo.

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