THE ATROPHY OF POLITICAL OPPOSITION IN GABON. L’ATROPHIE DE L’OPPOSITION POLITIQUE AU GABON




English version


The experts, specialists and analysts agree that an opposition is an integral part to a functional democracy. In fact, the presence or absence of institutionalized opposition is considered to be one of the criteria for the classification of any political system or a society into one of two categories: liberal or dictatorial, democratic or authoritarian, pluralistic or monolithic. Therefore, we can say that the history of the world demonstrates that political opposition is the sine qua non of democracy and is required in one form or another for a given regime to be called “democratic” with any real meaning.

In Gabon, under pressure, Omar Bongo accepted political pluralism in 1990. At the time, political opposition was very robust and the Gabonese people wanted real democracy in the sense of a system in which the people choose among alternative contenders for public office. However, Omar Bongo clearly did not want to relinquish power. So much so that during the presidential election of 1993, an opposition leader, Paul Mba Abessole, won the polls, but a panicked Omar Bongo ordered his interior ministry to declare him the winner with 51% of the vote. That stolen election is well document by Joseph Wilson, the former United States ambassador to Gabon, in his memoir entitled: “The Politics of Truth”. In this book, Wilson explains how Omar Bongo and the French stole the election and how his armed forces from that point on destroyed the infrastructure of the principal opposition party at the time known as “Morena-Bucherons”. Because of the real prospect of losing his grip to power, Omar Bongo decided to demolish the strength of the opposition, renders it completely ineffectual and discredits it in the minds of the Gabonese people. In fact, Omar Bongo wanted to have some kinds of monolithic pluralism, which is to say several so called opposition parties, but no real opposition to his rule. This strategy became known by the term “convivialité” and his most ardent proponent was no other that Paul Mba Abessole, the man who had legitimately won the election in 1993. Therefore, if it is well accepted that the existence of a strong opposition is very nearly the most distinctive characteristic of democracy, we may take the absence of a strong opposition as evidence, if not conclusive proof of the absence of democracy. We can conclusively say that Omar Bongo created in Gabon a monolithic pluralism in which the opposition assumes the roles of window dressing for the appearance of democracy.

If you track politics in Gabon, you are well aware that upon his death in 2009, Omar Bongo was succeeded by his son, Ali Bongo, following another stolen election and the killing of protestors in Port-Gentil, the second town in the country. Since he has come to power, Ali Bongo is expanding on the strategy of weakening the opposition used by his father. These days, just two years after Ali Bongo ascended to power, numerous observers of the Gabonese political and social scene have noticed and deplored the ever-narrowing political space imposed by the ruling party (PDG) and the government. A major opposition party was purely dissolved by government decree and its members were and still are unable to pursue peaceful political activities either in the capital city of Libreville, or in the rural areas of the country, because of harassment by government forces. Members of the Gabonese civil society have also been the target of government intimidation campaigns. However, many observers are of the opinion that the ruling party and its supporters are making a big, big mistake, in their attempt to control and constrain all form of vigorous opposition? It seems that by undermining multiparty politics, Ali Bongo only reinforces the notion that he has no popular legitimacy and he does not want a strong opposition to demonstrate just how unpopular he his? It is clear that the regime is tarnishing its own image and slowing down the prospect for Gabonese progress, when it harasses and undermines the already weak and fragmented opposition. People know that Ali Bongo already enjoys the full privileges of incumbency as he took over from his father and the monopoly of his family over public resources, as well as the loyalty of all the country’s institution. Taken together, a lot of observers are asking why Ali Bongo needs to kill the opposition? Why is he so afraid of the opposition?

If Gabon would like to experience the reality of free, fair and peaceful elections without the disagreements that predictably always flare between the ruling party and the opposition regarding the outcome of every election, sometimes degenerating into deadly civil disturbances and chaos, causing immense destruction of human life and property, the political landscape need to have a strong opposition and the people of Gabon need to have a credible alternative to the ruling party. Finally, the turn over at the head of state in Gabon has to become a reality. This situation of 40 years rule followed by a hereditary succession can no longer be tolerated. As long as the current situation will continue, Gabon will not be stable despite what the ruling clan would like for their cronies to think.



Version française

Les experts, spécialistes et analystes s'accordent à dire que l'opposition est partie intégrante d'une démocratie fonctionnelle. En fait, la présence ou l'absence d'opposition institutionnalisée est considérée comme l'un des critères classificatifs de tout système politique ou d’une société dans l'une des catégories suivantes: libérale ou dictatoriale, démocratique ou autoritaire, pluraliste ou monolithique. Par conséquent, nous pouvons dire que l'histoire du monde montre que l'opposition politique est la condition sine qua non de la démocratie et qu’elle est nécessaire sous une forme ou une autre pour qu’un régime donné puisse être appelé «démocratique» de façon réellement significative.

Au Gabon, sous la pression, Omar Bongo accepta le pluralisme politique en 1990. À cette époque, l'opposition politique avait été très robuste et le peuple gabonais désirait une démocratie réelle dans le sens d'un système au sein duquel les gens choisissent parmi des prétendants réellement alternatifs lors d’élections aux fonctions d’état. Cependant, Omar Bongo n'avait manifestement pas envie de renoncer au pouvoir. Tant et si bien que lors de l'élection présidentielle de 1993, un leader de l'opposition, Paul Mba Abessole, remporta le scrutin. Mais dans une panique Omar Bongo, ordonna à son ministère de l'Intérieur de le déclarer vainqueur avec 51% des voix. Cette élection volée est bien documentée par Joseph Wilson, ancien ambassadeur des Etats-Unis au Gabon, dans son mémoire intitulé: «The Politics of Truth". Dans ce livre, Wilson explique comment Omar Bongo et les Français ont volé l'élection et la façon dont ses forces armées à partir de cet instant, détruisirent l'infrastructure du principal parti d'opposition du moment qui était connu sous le nom «Morena-Bucherons". En raison de la perspective réelle de perdre son emprise du pouvoir, Omar Bongo décida de démolir la force qu’était à l’époque l'opposition ; la rendre totalement inefficace et la discréditer dans l'esprit du peuple gabonais. En fait, Omar Bongo voulu se munir d’un certain type de pluralisme monolithique ; c'est à dire de plusieurs partis dits de l'opposition, mais sans véritable opposition à son pouvoir. Cette stratégie fut connue sous le terme de «convivialité» et son plus ardent défenseur n'était autre que Paul Mba Abessole, l'homme qui avait légitimement gagné les élections en 1993, ironie. Par conséquent, s’il est bien admis que l'existence d'une opposition forte soit à peu près la caractéristique la plus distinctive de la démocratie, nous pouvons considérer l'absence d'une opposition forte en revanche comme preuve concluante de l'absence de démocratie. Nous pouvons définitivement affirmer qu’Omar Bongo a créé au Gabon un pluralisme monolithique dans lequel l'opposition joue un rôle de figurant dans l'habillage pour l'apparence de démocratie.

Si vous suivez la politique gabonaise, vous êtes certainement au courant qu’à sa mort en 2009, Omar Bongo a été succédé à la tête du Gabon, par son fils, Ali Bongo, suite à une autre élection truquée et le massacre de manifestants à Port-Gentil, la deuxième ville du pays. Depuis qu'il est arrivé au pouvoir, Ali Bongo Ondimba est en pleine expansion de la stratégie d'affaiblissement de l'opposition utilisée par son père. Ces jours-ci, deux ans seulement après qu’Ali Bongo accéda au pouvoir, de nombreux observateurs de la scène politique et sociale du Gabon ont remarqué et ont déploré l'espace politique de plus en plus étroit imposée par le parti au pouvoir (PDG) et le gouvernement, à la dissidence et à l’opposition dans toutes ses formes. Un grand parti d'opposition a été purement dissous par décision gouvernementale et ses membres ont été empêchés de poursuivre leurs activités politiques pourtant pacifiques, soit dans la capitale Libreville, ou dans les zones rurales du pays, grâce à un harcèlement par les forces gouvernementales. Des membres de la société civile gabonaise ont également été la cible de campagnes d'intimidation du gouvernement. Toutefois, de nombreux observateurs sont d'avis que le parti au pouvoir et ses partisans font une grosse, grosse erreur, dans leur tentative de contrôler et de limiter toute forme d'opposition vigoureuse. Il semble qu’en décidant de saper la politique multipartite véritable, Ali Bongo ne fait que renforcer l'idée qu'il n'a pas de légitimité populaire et qu’il ne veuille donc pas d'une opposition forte qui puisse démontrer à quel point il serait impopulaire? Il est clair que le régime est en train de ternir sa propre image et effectue un ralentissement des perspectives de progrès au Gabon, en harcelant et érodant une opposition déjà relativement faible et fragmentée. Les gens savent qu’Ali Bongo jouissait déjà de tous les privilèges de la succession « maison », ayant pris la relève de son père et bénéficiant du monopole de sa famille sur les ressources publiques, ainsi que de la loyauté de toutes les institutions du pays. En somme, beaucoup d'observateurs se demandent pourquoi Ali Bongo a besoin de tuer l'opposition? Pourquoi a t-il si peur d’une vraie opposition?

Si le Gabon voudrait faire l'expérience de la réalité des élections libres, justes, équitables et pacifiques, et en finir avec les désaccords entre le parti au pouvoir et l'opposition observables à l'issue de chaque élection, qui parfois dégénèrent en troubles meurtriers et chaos provoquant des destructions immenses des biens et aussi en vie humaine, le paysage politique a besoin d'avoir une opposition forte et le peuple doit avoir une alternative crédible à l’hégémonie et la confiscation du pouvoir par le parti et la famille au pouvoir. Enfin, l’alternance à la tête de l'Etat au Gabon, doit devenir une réalité. Cette situation de règne de 40 ans suivie d'une succession héréditaire, ne peut plus être tolérée. Tant que la situation actuelle sera présente et perdurera, le Gabon ne sera pas stable malgré ce qu’en pensent le clan au pouvoir et ses courtisans.

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