LES EFFETS D'ANNONCE NE SUFFISENT PLUS. LES COUPS D'ÉCLAT N'INTÉRESSENT PERSONNE




Dans une société où le pouvoir opprime, contrôle et musèle, la population fini toujours par trouver les moyens de recouvrer sa liberté d’agir et celle d’exprimer sa pensée. Contre toutes les interdictions et répressions qui s’y opposent, les actions et les pensées libératrices prennent toujours forme et finissent par fermenter. Ce que disent la plupart des gabonais, y compris ceux qui font semblant de publiquement soutenir Ali Bongo dans ses conneries mais se plaignent en privé, est que ce ne sont pas les effets d'annonce à grand renfort médiatique, qui vont changer la vie des gabonais. Quand ils veulent être concrets, les gabonais disent désirer des dirigeants qui seraient avant tout au service du peuple et s'occuperaient de leurs bien être économique, social et environnemental en respectant autant que faire se peut, ''la parole donnée". En effet, en termes de parole donnée, le bilan d'Ali Bongo en pratiquement 2 ans, est tout simplement LA-MEN-TA-BLE. En cette période d'examen de fin d'année, nous allons commencer une série qui durera plusieurs jours et examinera point par point les effets d'annonce d'Ali Bongo et vous les présenteraient en contrastant la promesse faite et la réalité du terrain. Ensemble nous noterons la performance d'Ali Bongo sur la base du pourcentage. C'est-à-dire que si sur 20 annonces, il n'en a réalisé que 2, il recevrait une note de 10%. Les communiqués finaux des conseils de ministre et les différents décrets ayant servi à ces annonces, seront nos sources et vous, chers lecteurs, nos témoins. Dans ce bilan, il n'est nullement question des nominations prononcées lors de ces conseils des ministres, mais exclusivement des promesses de projets et reformes.

Les effets d'annonce soumis à l'examen du gabonais moyen


Le conseil des ministres du 19 octobre 2009 (il y a 21 mois) avait fait les annonces suivantes:

1. Ali Bongo annonçait: " le « Gouvernement de l’Emergence » étant composé pour mettre en œuvre le projet de société « l’Avenir en Confiance », basé sur le triptyque « Paix – Développement - Partage », toute l’équipe gouvernementale doit s’employer à mettre en œuvre, dès ce mois d’octobre 2009, l’objectif de faire du Gabon un pays émergent. Ce qui va nécessiter, pour chaque ministre, un esprit pragmatique, une célérité dans l’action et une efficacité dans l’exécution des tâches, pour des résultats palpables à brefs délais. La mise en œuvre de l’objectif en vue d’un Gabon émergent, a conclu Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, fera l’objet d’un suivi permanent avec des bilans d’étapes en la forme d’évaluations tous les trois (3) mois. D’où une invite à une indispensable cohésion et à une solidarité gouvernementales, dans le respect de l’obligation de discrétion "

Notre observation: c'est raté sur toute la ligne. Pragmatisme, célérité et efficacité ne peuvent être des mots utilisés pour qualifier l'action de ce gouvernement. La promesse des fameux bilans d'étape se révèlent être une autre de ces escroqueries dont le pouvoir gabonais est devenu maître.

2. Ali Bongo annonçait: "la suppression des postes de Hauts Représentants Généraux, de Hauts Conseillers du Président de la République, de Représentants personnels du Président de la République et de Délégués Généraux interministériels"

Notre observation: Pascaline Bongo, n'est-elle pas haut représentant personnel d'Ali Bongo? Qu'est-ce qui a donc été supprimé?

3. Ali Bongo annonçait: " - la suppression de la cérémonie d’installation des membres du Gouvernement ; seule la passation de service est de mise et vaut prise effective de fonction ; - la Suppression de la présentation des Ministres dans leurs provinces et départements d’origine ; - les Députés et Sénateurs ne cumuleront plus leurs activités parlementaires avec les fonctions de Président de Conseil d’Administration des Sociétés ou organismes des secteurs publics et parapublics ; ainsi que des sociétés privées ; - le lancement des audits sur les effectifs de la Fonction Publique, la masse salariale et sur la dette intérieure et extérieure de l’Etat."

Notre observation: Il suffit de regarder la RTG1 pour apprendre que tel ministre a été présenté aux populations de sa province, ou s'y est rendu les mains pleines de camelote pour les petites gens. Il n'y a pas longtemps nous avons vu Séraphin Moundounga aller remettre des pagnes aux gens de sa contrée, René Ndemezo'o fait des dons à Bitam régulièrement et les cameras de la RTG1 ne manquent jamais le rendez vous; Rose Rogombé fait des dons à Lambaréné devant les villageois qui dansent, etc. Plusieurs députés et sénateurs siègent non seulement dans le directoire de plusieurs entreprises, mais c'est même leur principale activité. Les gabonais attendent toujours que Blaise Louembet leur dise clairement ce qu'il a bien pu trouver grâce aux audits de la fonction publique. En tout cas, le gabonais moyen n'a rien vu.

4. Ali Bongo annonçait: " dans le souci d’un meilleur affermissement de notre jeune démocratie et du renforcement de l’Etat de droit, le Conseil a décidé de la mise en œuvre de la législation relative à l’exercice du droit syndical telle qu’elle est édictée notamment par le statut général de la Fonction Publique, par le statut général des fonctionnaires, par le Code du travail et par les textes déontologiques y relatifs."

Notre observation: le droit syndical est fièrement piétiné par ce régime et ce à longueur de journée. Le statut général de la fonction publique et le code du travail gabonais ont été violés quand Ali Bongo a décidé de collectivement limoger les employés du ministère de l'Habitat. Mais de qui se fout-on?


Comme vous le percevez déjà, entre l'image qui nous revient du terrain et le son en provenance de la vuvuzela présidentielle, il y a comme un déphasage qui se profile.

A suivre…

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