LA VÉRITÉ ET LE POUVOIR NE FONT PAS BON MÉNAGE AU GABON DES BONGO

Au début était le mensonge. Tel pourrait être le prologue de la narration de l'histoire de l'emprise du clan Bongo sur le pouvoir au Gabon. Ce constat explique probablement pourquoi le "bobard" demeure la marque de fabrique de ce régime jusqu'au jour d'aujourd'hui. Tiens, pas plus tard qu'hier soir, les forces de sécurité ont enlevé manu militari notre compatriote Roland Aba'a et transporté sous bonne escorte vers un hôpital de la place. Mais le communiqué lu sur la RTG1 disait que notre compatriote avait sollicité les autorités qui, dans leur magnanimité et ne pouvant rester insensibles à une telle requête, eux qui ont le cœur dans la main et ressentent les peines non seulement de la veuve et de l'orphelin, mais aussi du gréviste de la faim, ne pouvaient que réagir positivement. Retenez-vous de vomir, chers lecteurs, et prenez cela comme de l'entertainment, de la fiction.
Mais si nous prenions quelques distances avec l’immédiate actualité et consacrions un regard historique sur la place du mensonge dans la trajectoire des Bongo, nous découvrions toute la force et la place prépondérante qu'occupe le mensonge à chaque contour de leur existence.

Il ne fait aucun doute pour personne que dans notre pauvre Gabon, la vérité et la politique pratiquée par le pouvoir sont en très mauvais termes. Les surdoués que sont les Bongo ayant décidé que la bonne foi c’était pour les nuls et la vertu politique une affaire de naïfs. La fin justifiant les moyens, le mensonge et la tromperie seront mis à contribution pour cimenter et bétonner le pouvoir clanique. Comme l’a si bien diagnostiqué Pierre Claver Maganga Moussavou, au Gabon tout est basé sur du faux. La conséquence de cette atmosphère nationale dans laquelle tout le monde se sait immergé dans le mensonge, est que le gabonais adopte une attitude silencieuse face aux grands outrages. Une attitude qui laisse libre cours au pouvoir de faire ce qu’il veut, car ce silence conforte le pouvoir dans ses élans encore plus mensongers.

Les grands mensonges des Bongo

Les fondements du régime Bongo reposent sur le mensonge et son maintient nécessite une affabulation permanente. Quelques grands mensonges de ce régime (la liste n’est pas exhaustive et nous ne parlons de de quelques uns des plus gros mensonges ; mais il y en a des milliers) :

1. A propos des origines de Bongo et de son arrivée au Gabon

En 2005, alors qu’il entamait une grève de la faim, Sylvestre Ratanga écrivit une lettre au vitriol à Omar Bongo qui lui refusait un passeport. Document qui lui revenait de droit en tant que citoyen gabonais, de surcroit diplomate. Dans cette lettre, on pouvait lire :

« Votre problème, me semble-t-il, vient de ce que vous vous êtes retrouvé au sommet de l’Etat, à 30 ans, soit au lendemain du départ du Président Léon MBA, malade, pour la France (18 août 1965). Un mois plus tard, vous aviez pratiquement les pleins pouvoirs, en tant que Ministre chargé de la Coordination à la Présidence de la République. A cet âge-là, vous n’aviez pourtant aucune expérience professionnelle, aucune connaissance du pays que vous aviez découvert en venant du Congo cinq ans plus tôt! En cinq ans, vous êtes passé de simple agent des Postes (manipulateur), parallèlement à vos activités au sein du Troisième Bureau (la Contre-Ingérence, sous l’autorité de Monsieur Luc IVANGA), à Président bis de la République (remaniement du 24 septembre 1965)! Ainsi avez-vous ancré dans votre esprit, depuis ce temps-là, que vous étiez désormais le maître du monde et deviez le rester, avec le soutien inconditionnel du seul pays européen qui, à ce jour, vous a félicité pour votre prouesse électorale du 27 novembre 2005. Ainsi n’avez-vous jamais hésité, une fraction de seconde, à éliminer, d’une manière ou d’une autre, tous ceux qui pouvaient s’opposer à votre vision des choses ou risquaient de le faire. Et votre entourage s’est engouffré dans la brèche pour être toujours bien en cour! »

Chers lecteurs, toutes les légendes des histoires de Lewai (Bongoville) et Co., c'est du pipo. On nous a imposé un "cheveux dans la soupe", parce que la France voulait quelqu'un qui lui doive tout. Ayant découvert le pétrole au Gabon et perdu l'Algérie, la France avait besoin d'un homme sûr et cet homme ne pouvait sortir du terroir car les gens du terroir ont la fâcheuse habitude de parfois aimer leur pays!

2. A propos de l’accession de Bongo au pouvoir

Sachant la mort de Léon Mba prochaine, Jacques Foccard organisa une succession mascarade à Paris, à laquelle prirent part Georges Rawiri et Albert Bongo. Si vous avez regardé le Film « Françafrique », on vous dit clairement que cette mascarade eut lieu à l’hôpital Claude Bernard, sur le lit de mort de Léon Mba. Donc tout ce qu’on vous raconte ne sont que des fables pour endormir les enfants.

3. A propos des origines d’Ali Bongo

Ali Bongo n'est pas le fils de Joséphine Bongo. Il nous est tombé dessus par "génération spontanée", comme son père. Les affaires d’accouchement par césarienne de Joséphine Bongo et Assélé ne méritent même pas une citation. Le plus pitoyable est qu’il a du se faire confectionner des faux actes de naissance acceptés par miss Franceville qui n’a eu rien à redire devant l’introduction de faux papiers dans les dossiers de candidature pour les élections présidentielles. Mais entre les membres d’un même clan on se comprend.

4. La présidentielle de 1993

Le 5 décembre 1993, Bongo fera annoncer nuitamment par Mboumbou Miyakou son élection avec de 51% des voix, un taux sorti de l’imaginaire pur, car Pauline Nyingone qui était le gouverneur de l’estuaire à l’époque, nous dira que le dépouillement de Libreville était en cours et démontrait clairement la victoire de Mba Abessole par une large marge, quand Mboumbou est allé annoncer les chiffres. Le reste du travail sera fait par Mborantsuo, la miss Franceville qu’on a fabriquée en juriste. Nous savons que Pauline Nyingone était chrétienne et ne pouvant contenir sa rage devant l'injustice, fit ce que recommandent les saintes écritures, c'est-à-dire qu'elle démissionna pour ne pas cautionner l'imposture. Mborantsuo aussi s'affirme chrétienne, et cela richement en construisant des chapelles et invitant la RTG1 pour la filmer en train d'y prier. Mais depuis 1993, elle n'a cessé de cautionner l'imposture et voler ce que le peuple a de plus précieux, ses suffrages.Bon il parait qu’elle prie Dieu ! Lire au sujet de l'élection de 1993, l’ouvrage de Jean-Germain Gros qui en fait une analyse esquise dont nous parlerons prochainement.

5. La présidentielle de 2009

Pour illustrer ce mensonge, nous vous laissons écouter l’annonce de miss Franceville vous annonçant que le demi frère de ses enfants sera votre président jusqu'à ce que mort s’en suive.



Chers lecteurs, cette vue d'ensemble permet de constater clairement que si le mensonge est le socle de l'accession des Bongo au pouvoir, il est illusoire de croire que leur façon de faire changerait de sitôt. La preuve, le fils arrive au pouvoir de la même manière que le père, même si les acteurs sont différents; le principe demeure intact. Au Gabon des Bongo, rien de nouveau!

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