INFLÉCHIR ABSOLUMENT TOUTE DISSIDENCE (ACTE II) : LE RÔLE DE LA LOI DANS UNE DICTATURE




Une dictature, qu’elle soit de gauche ou de droite, militaire ou religieuse, africaine, asiatique, européenne, ou encore d’Amérique Latine, se reconnait par des signes particuliers très visibles tels que :
• L’absence de liberté de la presse
• Un système judiciaire aux ordres du pouvoir politique
• Des forces de sécurité omniprésentes et répressives
• Une opposition muselée

Lorsque ces 4 critères sont réunis, comme tout le monde peut en apprécier le cas au Gabon, on ne peut parler de rien d’autre que de dictature. Naturellement quelques arnaqueurs viendront dire qu’il y ait un semblant de liberté de presse au Gabon. A cela, nous les enverrons aux nombreux journalistes qui se font interpeller pour avoir écrit des articles parfaitement justifiés, comme ce fut le cas du journaliste de L’Union, Jonas Moulenda, qui osa publier une enquête sur les massacres de Port Gentil, ou encore récemment le cas de Désiré Ename le directeur du journal « Echos du Nord ». Mais les 3 autres critères ne devraient souffrir d’aucune confusion, tant les situations du système judiciaire, des forces de l’ordre et du muselage de l’opposition, soient des évidences. Néanmoins, de ces 4 critères, le plus pernicieux reste l’utilisation du système judiciaire pour tenter d’asphyxier tous les esprits libres et désireux d’autre chose au Gabon.

1. Le verrou judiciaire
Quand on vole au gabonais le résultat de leurs élections, le blanchissage de ces holdups est orchestré par Mborantsuo qui invariablement déclarera des résultats fictifs comme étant fiables. Quand le régime n’aime pas un article de presse, il actionne le conseil national de la communication qui lui, interprète à sa façon vite fait bien fait, une raison pseudo-juridique justificative pour une suspension de publication. Si un parti politique dérange, on le dissout extra judiciairement et ensuite on rafistole tout ça avec des juristes maisons qui vont torturer le droit à cette fin. Grace à ce dispositif, tout gabonais peut être accablé par des lois répressives, et traité comme un criminel, pour peu qu’il se montre peu favorable aux activités du gouvernement et à celles d’Ali Bongo. Nous entendons déjà les courtisans du régime rétorquer que si le pouvoir agi de la sorte c’est parce que «les libertés vont avec des responsabilités ». On veut bien, mais Désiré Ename a violé quelle loi pour avoir été arrêté et interrogé? Le journaliste de L’Union, Jonas Moulenda, qui reçu la visite des forces de défense chez lui, avait commis quelle infraction ? Aussi, quand la RTG1 se distingue dans la violation de la déontologie journalistique, quel est la sentence que lui réserve le CNC ? Pourquoi seuls certains médias ou journalistes sont régulièrement poursuivis et pas d’autres ? Il est alors clair que lorsque les courtisans du monarque disent qu’Ali Bongo n’est pas un dictateur, ils savent très bien que sur les 4 critères énoncés ici, le doute ne saurait planer. Nous sommes dans une dictature exercée par une famille qui concentre l’exécutif de l’état entre leurs phalanges et imposent aux gabonais leur volonté par le biais des pouvoirs législatifs et judiciaires totalement à leur service et prêts à réprimer toute velléité d’émancipation du peuple gabonais.

2. «Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution ». Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 16
Selon la déclaration des droits de l’homme, nous ne devrons pas parler de constitution au Gabon, tant l’agencement du pouvoir judiciaire entre les mains des Bongo est totalement incompatible avec les principes juridiques et politiques d’une démocratie et de tout ordre constitutionnel. Nous ne reviendrons pas sur les relations personnelles entre Mborantsuo et la famille. L’hypocrisie atteint son paroxysme au Gabon, dès lors que tout le monde sache que les aspirations des Bongo à conserver le pouvoir au Gabon passent nécessairement par des biais autres que ceux de la légalité. Le refus des gabonais et leur défiance envers les Bongo, sont palpables à tous les niveaux et s’enracinent encore plus chaque jours qui passe car les gabonais observent stoïquement comment les Bongo les traitent comme des animaux. Les Bongo utilisent les lois à la tête du client, pour nous faire subir la dictature présidentielle, c'est-à-dire une gouvernance sans contres pouvoirs, ni parlements à proprement parlé ni moyen d’expression de la volonté populaire. Il n’y a même pas au Gabon, tentative d’occulter ni les intentions, ni les conceptions que les Bongo nourrissent à l’égard de la constitution gabonaise ou même du droit en général. En une phrase simple : « IL S’EN FOUTTENT ROYALEMENT ». La preuve est qu’en pénétrant familialement dans tous les corps de l’état les plus importants et les plus influents, ils font de toutes nos institutions et spécialement de l’appareil judiciaire, un facteur déterminant à la consolidation de leur pouvoir. Etant en possession de l’ensemble des leviers de l’état, ils s’attellent et s’activent à donner à notre pays, notre pays à tous, chers lecteurs, la forme qu’ils estiment être la mieux adaptée à leur domination perpétuelle.

Dans le Gabon des Bongo, l’appareil judicaire est un levier essentiel pour suffoquer les gabonais, et ce, sans crainte de réactions hostiles de la population, à cause de la paupérisation de ces derniers qui vivent dans la hantise des pertes d’emplois et hésitent à réagir. En ce moment au Gabon, on peut dire sans exagération que les libertés individuelles et collectives sont suspendues, un parti d’opposition est interdit, des membres de la société civile et certains journalistes sont pourchassés et le bouquet est que des gens comme David Ella Mintsa vont déclarer à la télévision que le Gabon soit un état de droit.

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