LA SOCIÉTÉ CIVILE MONTRE LA VOIE



Là où on pouvait attendre le parlement, nous retrouvons une société civile courageuse, qui prend ses responsabilités pour énoncer un espace à la fois juridique et constitutionnel sans lequel aller à la consultation électorale au Gabon ne serait qu’un exercice futile. La société civile, certains partis politiques et des nationaux de bonne volonté, se sont fait mandataires devant les journalistes et représentants de certaines grandes ambassades comme celles des Etats Unis, de la France et de l’Union européenne, des conditions désormais essentielles pour une démocratisation crédible du Gabon. Ce blog félicite ces nationaux pour le du courage d’avoir décidé de se battre pour que le Gabon n’existe plus en marge du monde moderne et que l’imposture arrête d’être la norme chez nous. Les prescriptions de nos compatriotes sont pourtant très simples. Si simple que même nos gouvernants et les intellectuels de la fausseté qui les entourent, ne sauraient ne pas les comprendre. Les points saillants sont les suivants :

1. Réformer les institutions jusque la à sens unique: c'est-à-dire réformer fondamentalement la Cour constitutionnelle, réviser la loi électorale, réformer le Conseil national de la communication (CNC), réformer la Commission électorale nationale et permanente (CENAP) en intégrant les membres de la société civile.
Nous sommes en total symbiose avec cet énoncé, car longtemps négligée, la nécessité de déboulonnage total de ces corps et organes d’état est le préalable le plus important d’une éventuelle démocratisation du Gabon. Pendant trop longtemps, ce pays qui reste encore le notre malgré la persistance des contrefacteurs à croire le contraire, s’est enlisé et s’enlise encore dans des pratiques des plus désuètes consistant à faire diriger tous les organes sensibles de l’état, par des personnes dont la raison d’être humaine, politique et sociale va dans le sens de la perpétuation du système en place qui veut que le sommet de la pyramide soit occupé par un Bongo et que ce dernier garantisse l’accès aux prébendes, de la fratrie. Ce dispositif est donc profondément inapte à mener le Gabon vers une communauté humaine qui se dirige vers l’état de droit, la société de mérite et la fin de l’arbitraire. Le maintient du statu quo reviendrait inévitablement à accepter que la manipulation électorale se poursuive, que l’élasticité de la lecture du droit se fasse toujours dans le même sens et avec les mêmes critères pré-requis de gagne pour les Bongo et que les chances de réussite socio-politico-économique fluctuent en fonction du degré d’allégeance au régime. La démocratie s’accommodant mal à l’ordre de la société désaxée et à sens unique en vigueur dans l’actuel Gabon, toutes tentatives d’aller à des élections avec ce système en place, serait une inutile dépense d’énergie.

2. L’urgence de ramener le mandat présidentiel à cinq (5) ans renouvelable une seule fois
Il ne fait aucun doute que la pierre angulaire de la confiscation du pouvoir en Afrique en général et au Gabon en particulier reste l’étouffement du renouvellement de la classe dirigeante au pouvoir, grâce au mécanisme de l’absence voulue d’une quelconque limitation du mandat présidentiel. Il n’y a pourtant aucune hésitation à avoir à ce sujet. Nous devons exiger une limitation dans le temps des mandats présidentiels, car la prolongation d’une présidence pendant 40 ans conditionne non seulement le régime à une myopie politique et à un aveuglement tragique, mais limite aussi profondément l’épanouissement de la population par le déni d’accès à la gouvernance fait à la plupart de ses composantes socioculturelles, sauf naturellement celle au pouvoir. A quelques rares exceptions, tous les gabonais, partis, organisations, syndicats, personnalités lambda, devraient plaider pour une limitation des mandats présidentiels à deux. De loin, ce point devrait faire l’unanimité, car seule la motivation de confiscation du pouvoir saurait s’opposer a cette limitation. Même le parti communiste chinois limite le nombre de mandats présidentiels, c’est pour dire que le Gabon est dans les catacombes de l’anachronisme. La classe politique, toutes tendances confondues, devrait trancher définitivement en faveur d’un système constitutionnel consistant à mettre fin aux présidences à vie. L’obstacle à la pérennisation à la tête de l’état doit être fait coûte que coûte. Il est évident qu’Ali Bongo et son clan n’accepteront jamais ce verrou constitutionnel et Mborantsuo ne le prononcerait jamais. Ceux qui sont inféodés au pouvoir et tous les relais classiques du pouvoir ne se prononceront jamais pour cette limitation des mandats présidentiels. Il nous faut donc les déloger d’une manière ou d’une autre pour y arriver.

Les autres recommandations tout aussi importantes, c'est-à-dire faire voter les militaires hors des casernes comme tous les citoyens et en civil, procéder au redécoupage électoral, introduire la biométrie, l’accès aux médias publics etc., sont toutes importantes, mais nous pensons que les deux premiers pôles du changement doivent être ceux évoqués plus haut c'est-à-dire la composition des organes susceptibles d’organiser les élections et la question des mandats présidentiels. Sans ces deux composantes, inutile de traiter du reste. Si nous voulons créer un véritable état-nation, il nous faut inverser la tendance qui nous fait vivre dans un pays absurde avec un système politique mu par un cynisme formulé en règle économique, politique et financier sans appel. Nous sommes ravis que la société civile représentative ait formulé ses prescriptions d’une perspective de société démocratique collective élargie au Gabon.

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