LE JOURNAL L'UNION CONSACRE UN ARTICLE SUR LES MANIFESTATIONS D'HIER A NKEMBO



Quand le journal officiel, dirigé par Albert Yangari qui est le voisin de Mborantsuo à la Sablière, ne peut plus prétendre que le pays va bien, c'est que les choses deviennent critiques. Cet article dans le journal du jour, bat le tambour et sonne le tocsin pour que le pouvoir engage au plus vite les négociations. Nous avons l'impression que ce journal réalise que l'effet boule de neige soit en mouvement.

1. Réaction en chaine
Alors qu’il y’a quelques jours, des gabonais manifestaient devant le siège du PNUD, puis á Rio pour protester contre la dérive dictatoriale d'Ali Bongo et pour mettre à terme ce régime, la répression qui s'en est suivie, au lieu de décanter la situation, n'a fait qu'envenimer les choses. Hier c'était Nkembo et Cocotier qui bougeaient á Libreville, alors que Bitam aussi se signalait. Aujourd'hui, c’est maintenant au tour de Franceville, nous signale la presse internationale, de prendre la même route que les librevillois et Bitamois. Ces manifestations et la persistance de certains gabonais, sont en train de provoquer un "enthousiasme" certain de la population gabonaise, qui retrouve espoir de se convaincre que ce régime Bongo autoritaire soit condamné à court ou moyen terme. De plus en plus, la réalité d’une reprise de pouvoir par le peuple, se traduisant par une chute du régime, se renforce. La marge de manœuvre rhétorique de ceux qui osent encore dire: "Mais le Gabon n'est ni l’Égypte ni la Tunisie", se réduit de jour en jour. La preuve, les aiguilleurs du régime Ali Bongo pensent bien désormais que seule une ouverture contrôlée vers l'opposition peut éviter un dérapage qui pourrait conduire à l'effondrement du régime. Alors, Pendant que d'un côté, la police fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser les manifestants dans les rues de Libreville, dans les antichambres du pouvoir, on offre la tribune du quotidien L'Union et le plateau de la RTG1, á Casimir Oye Mba, pour que le message qui s'en dégage soit celui de l'apaisement, en référence au mouvement de contestation populaire qui risquent d'embraser le pays.

2. Quand L'Union s'inquiète
Dictature et arrogance vont de pair, c'est connu. Devant les manifestations de gabonais, d'habitude les émergents auraient simplement et du revers de la main, fait état de « quelques dizaines de personnes dans quelques quartiers, qui sont des aigris et des égarés qui refusent de s'arrimer á l'émergence». Ils auraient même sans doute ajouté que ces manifestations n’étaient pas parvenues à "mobiliser grand monde". C'est leur habitude. Mais quand on voit L'Union obligé de se rendre á l'évidence du sérieux de la situation, et rapporter de manière presque fidele les évènements incendiaires de Nkembo, c'est que nous entrons dans une autre dimension. Il faut aussi dire qu'en l'espace de moins d'une semaine, le régime Ali Bongo et ses services de sécurité ont procédé à des dizaines d'arrestations de paisibles citoyens dont le seul tord est d'avoir soit assisté á la prestation de serment de Mba Obame, soit distribués des DVD de cet évènement, soit d'être mariée á quelqu'un qui est proche de Mba Obame ou encore d'être le fils de Jean Eyeghe Ndong… Nous ne sommes pas en présence d'autre chose que d'un régime policier totalitaire; et en général, ce type de régime ne comprend qu'une seule chose: la force.

Aucun analyste politique sérieux ne peut prétendre connaître le régime Bongo mieux que les gabonais eux-mêmes qui le subissent depuis 43 ans. Ces gabonais sont désormais nombreux dans les rues à réclamer sa démission. Et ce au risque d’être tués par les voyous des forces de défense de Bongo, qui elles peuvent impunément assassiner, vandaliser, séquestrer etc., dans le but d’étouffer la révolte contre la tyrannie et la dictature des Bongo. Par conséquent, c’est avec mépris qu’il faut traiter les déclarations comme celle parue ce jour, du porte parole du Quai d'Orsay Français, déclaration selon laquelle il faille que la constitution gabonaise soit respectée (ici c'est la décision de la cour constitutionnelle qui est assimilée á la constitution). Mais ce même Quai d'Orsay rejette la décision de la cour constitutionnelle ivoirienne qui donne Gbagbo vainqueur. Appréciez, chers lecteurs, l'exercice de géométrie variable. Le discours de la France sarkozyste reste donc que le régime Bongo serait une dictature bienveillante pour maintenir la stabilité dans une région volatile. Cette France veut continuer à donner le bénéfice du doute au régime Bongo, probablement jusqu’à ce qu’il pille, tue et mutile davantage de gabonais, au fur et à mesure qu’il s’agrippe au pouvoir. Cette France doit savoir que depuis 43 ans, les Bongo ravagent notre pays de toutes les manières concevables, et ce nous n'en pouvons plus et il y a de plus en plus de gabonais qui sont décidés à aller au charbon et faire entendre leur voix.

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