LE CYNISME CONFONDANT DE L’ÉMISSION « AGORA » : TOUT DANS LE SENS DU POIL









Quand on pense que l’émission Agora sur la RTG1 se veut un espace de discussion franche, et de journalisme civique, on peut dire que ce jour en regardant cette émission, nous avons comme pour paraphraser Diogène, cherché la vérité. Le degré de complaisance des intervenants dans cette émission, Christian Ngouah-Beaud, Didier Tama, Jean-Valère Mbina-Mandza et l’hôte Hasse Nziengui, était simplement tragique pour un organe de presse qui est regardé de par le monde. Dans la revue des 5 points examinés, les 4 intervenants ont en effet usé de cynisme, si l’on accepte la définition du cynisme donnée par les sociologues qui peut se résumer comme suit: “quand l’auteur ne croit pas en son propre jeu, par opposition à la sincérité qu’on réservera à ceux qui croient en l’expression de leurs convictions”. Nous avons assisté à des interventions de complaisance envers le pouvoir Ali Bongo, et cette émission s’est rapidement révélée n’être qu’une caricature, une plaie, une honte, et une verrue à la face de la liberté d’information et du principe de la presse honnête, impartiale et indépendante. Analysons les 5 points « débattus »:

1. A propos de la Côte d’Ivoire et du documentaire « Françafrique »
Sur ce propos, nos 4 intervenants ont servi avec « exubérance » leur maître, quitte à se couvrir de ridicule quand il faillait aller à contre courant du bon sens et envelopper de dithyrambes et d’un torrent d’éloges, les Bongo, pour des lauriers qui n’étaient que fiction. Pour eux, aucun parallèle ne devrait être fait entre la Côte d’Ivoire et le Gabon. Toutefois, on a atteint l’apex du ridicule et de l’hypocrisie quand Hasse Nziengui s’est demandé pourquoi la télévision ivoirienne avait fait passer en boucle le documentaire de Patrick Benquet. On prendrait, Hasse Nziengui, qui est directeur à la RTG1, un peu plus au sérieux, s’il nous expliquait au passage, pourquoi la RTG1 avait fait passer en boucle le « fameux » témoignage, que nous savons tous désormais faux, de Francis Salah Ngouah-Beaud, arguant qu’un complot venant du nord du Gabon avec le concours des pays frontaliers était en gestation au Gabon. Pourquoi Hasse Nziengui demande des explications dans le cas de la Côte d’Ivoire, qu’il s’interdit de postuler dans le cas de sa propre chaine de télévision au Gabon ? C’est ça la définition du cynisme! Un autre, Jean-Valère Mbina-Mandza, a fait une déclaration qui, pour être acceptable, exigerait que les gabonais suspendent leur jugement et leur bon sens. En effet, ce journaliste a poussé le parodique jusqu'à affirmer que la situation en Côte d’Ivoire ne pouvait être comparée à celle du Gabon car NOUS AVONS TOUJOURS EU DES ÉLECTIONS RÉGULIÈRES. Chers lecteurs, vous comme nous avons la certitude que Jean-Valère Mbina-Mandza, sache pertinemment que cette affirmation soit archi-fausse, car il faudrait être malade mental pour penser que le Gabon a eu des élections régulières depuis des années. Il y a trop de preuves du contraire pour penser que ce journaliste soit ignorant à ce point. Christian Ngouah-Beaud lui, a choisi de tenter de discréditer l’un des personnages qui, dans le documentaire, déclare qu’Ali Bongo n’a pas été élu au Gabon ; Jacques Sales. Dans le documentaire, cet ancien chef des services secrets français au Gabon, parle de la manière dont Omar Bongo usait de la corruption en donnant des « sacs de sports » plein de billets de banque, à ceux qu’il désirait corrompre. Ngouah-Beaud, au lieu de nous dire si oui ou si non Bongo utilisait cette forme de corruption, fait ce que les bongoïstes font de mieux, c'est-à-dire qu’il se fourvoie en pensant discréditer l’auteur du commentaire. Ngouah-Beaud affirme, en passant du coq à l’âne, que Jacques Sales aurait lui-même touché des sous d’Omar Bongo. Donc, même si cela était vrai, Ngouah-Beaud confirme, en espérant discréditer Sales, donc que la méthode décrite par ce dernier dans le documentaire, soit vraie, et que Bongo passait son temps à arroser tout le monde dans un élan corruptif. Ils ont de la cervelle ces émergents !

2. A propos d’Ali Bongo dans le Woleu-Ntem
Pour le quatuor sur le plateau, qui sombrait dans le conformisme le plus prévisible de la couverture politique partisane, les populations du Woleu-Ntem sont désormais en parfaite emphase avec le discours d’Ali Bongo. Pour ces « analystes », grâce à Ali Bongo, cette région du Gabon a été ramenée dans le concert des provinces « indivisibles » du territoire, et ses populations vont enfin saisir l’opportunité de chevaucher la vague moderniste à la faveur de cette émergence que leur propose Ali Bongo. Sortez vos mouchoirs, chers lecteurs, car la connerie que nous sert la RTG1 peut mener aux larmes.

3. A propos de la journée de la veuve et de l’orphelin de Sylvia Bongo
Sur ce point, nos 4 intervenants ont été subitement comme atteint d’une forme d’hémiplégie intellectuelle, car ils y sont allés de la canonisation de Sylvia Bongo, sans dire aux gabonais toute la verité claire. Mais le fait n’est pas nouveau, on s’habitue à la forme qui consiste à célébrer des impostures. Notre blog s’est rendu sur le site internet de l’ONU et y avons appris que c’est la « Loomba Foundation » dont Cheri Blair, l’épouse de l’ex-premier ministre britannique, en est la présidente, qui a initié depuis plusieurs années la demande auprès de l’ONU pour une journée de la veuve. Allez sur le site de cette fondation (http://www.theloombafoundation.org/) et vous verrez que cette fondation a fait la demande pour une résolution pour cette journée depuis plusieurs années. Cette journée est même célébrée depuis 2008, bien avant que Sylvia Bongo n’en entende parler. Sur le site de l’ONU, vous pourrez lire comment la résolution a été introduite. Pour pas que les émergents viennent dire que ce site a mal traduit la situation de l’anglais au français, nous vous livrons ci-dessous l’original en anglais de la presse des Nations Unis et dont la traduction dit ceci : «Emmanuel Issoze-Ngondet, le représentant du Gabon à l’ONU a introduit la résolution à la suite de la publication de « Invisible Forgotten Sufferers » un rapport de la « Loomba Foundation » qui a trouvé qu’environ 60 millions de veuves vivaient en situation d’extrême pauvreté ». Mais le panel de discussion de l’émission Agora s’est bien gardé de vous donner toute l’information ; de vous dire quel rôle a joué la « Loomba Foundation ». Ils se sont évertués à vous dire que cette journée a été déclarée par l’ONU à la suite de « L’UNIQUE INITIATIVE PERSONNELLE DE SYLVIA BONGO », ce qui bien sur, chers lecteurs, n’est pas la vérité, vous l’aurez compris. Mais avec ces émergents, qu’est ce qui nous surprendrait encore ?


4. A propos de l’amendement de la constitution
Les intervenants n’ont évidement rien trouvé à redire sur ces amendements, si ce n’est qu’ils arrivent à point nommé, évidement.

5. Et pour finir, le plus drôle, l’analyse de la plainte de l’opposition quand à la partialité des medias d’états dans la couverture politique
A propos de l’opposition qui se plaint que les chaines publiques gabonaises ne couvrent pas avec équité les activités politiques au Gabon, entre pouvoir et opposition, notre quartet a achevé de se discréditer en affirmant, sans honte, qu’il n’était pas prouvé que les chaines publiques privilégiaient le parti au pouvoir dans leur couverture. Chers lecteurs, quand on atteint ce niveau de cynisme, aucune discussion ni analyse n’est plus nécessaire car tout est dit. Quand on sait qu’il y a quelques jours, la RTG1 nous a montré la fille de Barro-Chambrier qui distribuait des cadeaux dans la circonscription électorale de son père, et ce en plein journal de 20hrs avec interview de la demoiselle et tout, on se demande bien quel est le caractère d’actualité nationale que représente la fille de Chambrier en train de distribuer de la camelote ? Hasse Nziengui et ses amis prennent les gens pour des demeurés ! La femme du moindre député du PDG qui va dans l’arrière pays donner 2 sacs de riz, est couverte au journal de la RTG1. Faut pas insulter l’intelligence moyenne des gabonais.


Par moments, au regard de certains programme de la RTG1 et de leur contenu, on peut se demander si franchement, des gens comme Hasse Nziengui pensent que les gabonais sont cons à ce point ! Tant les énormités qu’Agora a voulu servir à la consommation du public sont si ridicules, que seul un profond mépris des capacités de réflexion des gabonais justifierait leur diffusion. On comprend la dynamique du mercenariat professionnel qui anime certains journalistes car il faut bien manger, mais tout de même, quand on nie sur les plateaux de la RTG1, le trop long compagnonnage du journalisme de cette maison avec le pouvoir Bongo, on se dit que le larbinisme altère irrémédiablement la fonction critique du journaliste aux ordres, qui ne devient plus qu’un exécutant fidèle, toujours près à se décrédibiliser un peu plus, pour une ultime caresse au maitre, dans le sens du poil bien sûr.

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