ON TROUVERAIT LA COMMISSION D’ATTRIBUTION DES BOURSES TRÈS DRÔLE, SI ELLE N’AVAIT ENTRE SES MAINS L’AVENIR DE TANT D’ÉTUDIANTS






Les évènements entourant la commission d’attribution des bourses, de ces derniers jours, sont pitoyables. Ils mettent en lumière l’incapacité de cette commission à comprendre le cadre juridique qui est le sien, et surtout démontre que ni les membres de cette commission, ni leur ministère de tutelle, et encore moins le premier ministre qui a avalisé leurs décisions, ont prit la peine d’examiner si les décisions de cette commission respectaient toutes les dispositions légales. Pourtant, nous croyons savoir que toute commission de ce type doit avoir en son sein, un conseiller juridique dont la présence et le rôle est justement de s’assurer que le traitement des dossiers répond aux critères juridiques préétablis. Ce dispositif est important surtout dans un contexte où les décisions auront potentiellement l’impact de changer le cours de la vie estudiantine de bien de jeunes gabonais.

Luc Oyoubi


1. Les émergents s’embrouillent ; apparemment, la commission n’a pas respecté ses propres textes

Il n’y a pas pire discrédit pour une commission, que d’être désavouée par sa propre tutelle administrative. C’est ce qui c’est passé hier à l’assemblée nationale gabonaise, quand devant les députés, Magloire Ngambia, le très émergent ministre de l’économie, du commerce, de l’industrie et du tourisme d’Ali Bongo, a déclaré que la commission avait en effet supprimé abusivement les bourses d’étudiants, et ce en dépit des textes en vigueur qui n’ont pas été respectés. Ensuite, un autre parlementaire très bongoïste, Luc Oyoubi, a bu le calice jusqu'à la lie, en déclarant sans honte devant les journalistes, que la décision du parlement d’examiner ce dossier n’avait rien à voir avec la levée des boucliers observée au sein de la population. Voyons M. Oyoubi, arrêtez de discréditer votre hémicycle (pour parler comme en France). Le même Oyoubi de néanmoins reconnaitre que l’examen des dossiers de la commission a permis effectivement de vérifier que certains étudiants avaient perdu la bourse malgré aucun échec dans leur parcours scolaire, ce qui est inadmissible selon les textes. Au constat des dires de Ngambia et d’Oyoubi, deux émergents purs jus, il nous revient de constater que la commission de Massard s’est comportée de façon particulièrement cavalière avec la vie estudiantine de bien des compatriotes. Nous tenons aussi à redire que, n’en déplaise à Oyoubi, n’eut été la mobilisation des étudiants, de leurs parents, de l’opinion publique gabonaise disséminée à travers le monde, le très arrogant Massard aurait eu le dessus sur des milliers d’étudiants ; et ce en dépit du fait que sa commission n’a pas respecté ses propres lois en éliminant systématiquement les bourses, sans l’examen détaillé obligatoire des dossiers. Observation qui aurait permis d’éviter que d’innocents étudiants se retrouvent presque dans l’illégalité, car nous vous signalons que pour beaucoup, notamment ceux étudiants en France, les titres de séjours expiraient le 30 septembre, c'est-à-dire aujourd’hui.

2. Vouloir réformer, c’est bien. Respecter les lois votées, c’est mieux.
La performance de la commission Massard, sous un déguisement de reforme, n’a abouti qu’à la pénalisation arbitraire de milliers d’étudiants gabonais. Nous remarquons ironiquement qu’aujourd’hui, devant les nombreux exemples d’abus et d’injustices présentés par les parents et les étudiants, les partisans de la fuite en avant prétendent qu’il fallait, pour faire l’omelette de la reforme dans l’attribution des bourses, casser les œufs qui sont les étudiants gabonais. Chers lecteurs, ainsi pensent les émergents à court d’arguments. Mais le plus triste dans tout ça est que ces émergents confondent le désir de reformes, avec de brusques changements unilatéraux, désordonnés, qui laissent les gens soit sans emploi (secteur bois) ou sans bourse (la commission Massard). Tout ceci, chers compatriotes, n’incite pas à l’optimisme dans le Gabon des Bongo. Nous sommes en lieu de nous interroger si les fameuses réformes de l’état des émergents, n’achèveraient pas de mettre le pays finalement à genoux, et risquer de potentiellement conduire à l’explosion sociale. A cet égard, le résultat des reformes « émergentes » survenues au cours des derniers mois nous conduisent à un pronostic prudent, voire réservé.

Il y a de quoi s’interroger, chers lecteurs, sur les objectifs poursuivis par les émergents. Une lecture de tous les grands mouvements de reforme de par le monde, nous dit que la meilleure méthode d’application et d’implémentation d’une reforme reste l’introduction de la reforme de manière progressive, ordonnée, échelonnée dans le temps, et finalement flexible. Voyez vous, c’est tout le contraire que nous observons au Gabon des Bongo, où la brutalité des décisions et l’application manu militari des édictes du prince, ne laissent pas de temps à la consultation, ni à l’organisation. On se retrouve alors avec les situations que nous observons en ce moment ; c’est à dire des milliers de gabonais karchérisés par le tsunali, par la mesure de non exportation des grumes, par la suppression des bourses. Une réforme nécessite une préparation et des préalables pour que son application se fasse avec succès. Au Gabon c’est l’inverse, car on prend les décisions d’abord, ensuite on essaie de colmater les brèches et gérer les conséquences dans le désordre et la cacophonie. Et c’est cette bande qui va rendre le Gabon « émergent » !

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