L’ATTRIBUTION DES BOURSE AU GABON. DÉSORMAIS LA TRANSPARENCE ? MAIS PAS DU TOUT !




Il faudra plus d’engagement de la part des émergents, pour arriver à installer un climat de confiance qui pourrait nous convaincre que la donne a changée dans les conditions et critères d’attribution des bourses au Gabon. Tous les gabonais qui ont passé le Bac et qui n’appartiennent pas à un certain sérail de pouvoir, savent la longue agonie qu’est le parcours menant à l’attribution de la bourse, à son paiement et à son éventuel maintient. Chers lecteurs, la bourse au Gabon, depuis 40 ans n’a jamais servi, comme il se devrait, à principalement doter le pays de cadres qualifiés pour son développement. L’attribution de la bourse a été un tremplin utilisé par le pouvoir pour redessiner la carte des compétences nationales, c’est à dire sans langue de bois, de favoriser les siens avec des bourses pour les endroits les mieux lotis en système éducatif, au détriment des autres qu’on envoyait s’entasser dans des endroits moins sûrs. Les émergents nous disent que désormais, les copinages et le favoritisme ne seront plus la règle dans l’attribution des bourses. Mais de qui se moquent-ils ?

1. Aujourd’hui, le système d’attribution des bourses est loin d’être transparents, n’en déplaise aux émergents.
C’est Jean de la Fontaine qui écrivait : « si votre ramage se rapporte à votre plumage … ». A écouter le ramage des émergents sur les bourses d’études, on a vraiment l’impression qu’ils prennent les gabonais pour des connards. Ils disent savoir qu’un pays ne peut se développer ou « émerger » sans une ressource humaine de qualité. Pourtant dans le fonctionnement de cette commission des bourses, on retrouve les mêmes travers qui ont toujours minés le Gabon. Les raisons qui nous poussent au scepticisme sont les suivantes :

a. Dans le dispositif du régime Ali Bongo, la direction des bourses et stages dépend des 2 ministères les plus ethniquement ségrégés.
Historiquement au Gabon, les finances ont toujours été un ministère à part, en ce sens que les directions des divers départements ont été minutieusement confiées à des hommes et femmes sûrs, c'est-à-dire venant des pieds droit et gauche du pouvoir Bongo. Que celui qui conteste cette vérité vienne nous dire le contraire. La direction des bourses et stages s’inscrivait dans la même logique et l’attribution des bourses d’études s’en ressentait. Encore une fois, que celui qui conteste cette vérité vienne nous le dire. On a vu certaines bourses pour des pays bien définis, devenir des domaines réservés. Que celui qui conteste cette vérité vienne nous le dire, encore une fois. Les bourses et stages dépendent aussi accessoirement du ministère de l’enseignement supérieur. Mais voici qu’avec Séraphin Moundounga à l’éducation et l’enseignement supérieur, un deuxième ministère hautement ethnicisé se greffe aux décisions des bourses et stages. Alors chers lecteurs, on veut nous faire croire que le personnel des 2 ministères les plus ségrégés du Gabon va nous offrir des délibérations aux bourses et stages qui seront propres. Nous vous demandons si vous êtes confiants que nos régies financières soient transparentes ? Si vous êtes confiants que l’éducation nationale de Séraphin Moundounga soit transparente et neutre ? Alors chers lecteurs, pourquoi s’attendre au miracle avec les bourses et stages quand on sait que les mêmes hommes et femmes y siègent?

b. Lors de la récente conférence de presse, un des dirigeants des bourses et stages a dit quelque chose de grave.
Quand un journaliste demandait aux membres de la commission d’attribution des bourses, pourquoi la plupart des jeunes qui recevaient des bourses pour les USA étaient des membres de « familles nanties » (au Gabon, famille nantie signifie souvent proche du pouvoir), la réponse que Monsieur Thardin fut très étrange mais surtout révélatrice du mode de fonctionnement de cette commission. Il répondit que la nécessité d’y envoyer des enfants dont les parents avaient des moyens, venait du fait que les études coutent très chères au Canada et aux USA, et que l’état ne devait y envoyer que des enfants dont les parents seraient en mesure de payer le supplément nécessaire pour couvrir toute leur scolarité. Alors chers lecteurs, voici une révélation de taille ; donc pour aller aux USA aux frais du Gabon, il faut déjà avoir les moyens. Et nous qui pensions bêtement que les bourses du Gabon, donc du contribuable, devaient revenir aux plus méritants ! Où est la fameuse équité et transparence là dedans ? Au Fait, comment font les membres de la commission pour savoir si les parents de l’enfant dont ils examinent le dossier, ont du pognon ? Vous avez dit transparence ?

2. La bourse gabonaise reste très aléatoire
La bourse en général au Gabon, se donne à la tête du client. Bien que dans la théorie, des modalités d’attribution garantissant la transparence et l'équité du processus sont mentionnées, nous savons tous que la réalité est différente des belles paroles de Massard Makaga. Rappelons aussi à nos compatriotes qu’il ya des bourses attribuées aux étudiants gabonais, hors des circuits des bourses et stages. Nous avons des preuves d’étudiants ayant eu des bourses pour les USA et le Canada, qui étaient directement payées par des entreprises établies au Gabon, via des agences sous traitantes aux USA et Canada. Chers compatriotes, pour être clair, nous voulons vous informer qu’il y a eu des étudiants gabonais qui ont reçu des bourses payées par des grosses boites au Gabon, hors des circuits des bourses et stages. Ces bourses n’ont jamais été annoncées sur la place publique et les bénéficiaires n’ont même jamais présenté de dossier. Il a suffit qu’on mette leur nom sur une liste et la bourse spéciale était attribuée. Nous avons aussi les exemples d’étudiants qui avaient non seulement la bourse du Gabon, mais aussi un salaire de l’état gabonais. C'est-à-dire qu’après l’obtention du Bac, certains étudiants étaient intégrés dans la fonction publique en catégorie A1, et allaient poursuivre ensuite les études pour lesquelles cette intégration a été faite. Que la vie est belle pour certains dans le Gabon des Bongo. Tous les exemples que nous vous donnons découlent de la mafia et l’esprit de chasse gardée dont les bourses et stages ont toujours été le théâtre. Quand on nous dit que subitement toutes ces pratiques vont s’arrêter, parce que des gens comme Massard Makaga et Séraphin Moundounga sont désormais maitres à bord, permettez nous de rigoler.


L'attribution des bourses devrait résulter uniquement de la qualité des dossiers individuels. Mais au Gabon, la bourse est utilisée pour s’assurer que certains fassent ceci et d’autres cela ou encore que certains n’aillent nulle part. Nous ne pensons pas que cet état de fait a changé car les reflexes de l’administration Bongo restent les mêmes. Que celui qui pense le contraire vienne nous le dire.

Comments

  1. Celui qui délimite les francs produit par la rente pétrolière et bien d’autres matières premières du pays Gabon, bloque inévitablement le développement de son pays, et sans qu’il ne s’aperçoive, engendre autour de lui la rancune et la cruauté. Décidé à suspendre la bourse des gabonais ou d’une classe de gabonais, qui n’ont pour seul ressource et seul recours la bourse, c’est en réalité freiner, dans une certaine manière le développement de son pays, sinon détruire le potentiel de la matière grise gabonaise.

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