LE SCANDALE EST QUE LES ÉMERGENTS PRÉTENDENT AVOIR MIS Á JOUR LA DÉGRINGOLADE DU SYSTÈME ÉDUCATIF GABONAIS






Il faut les voir monter sur leurs grands chevaux à la télévision et « s’étonner » de la catastrophe du baccalauréat une minute, pour ensuite se féliciter d’avoir « découvert » le mal qui rongeait l’éducation gabonaise, dans la minute qui suit. Chers lecteurs, les émergents nous brassent de l’air, car la situation catastrophique du système éducatif gabonais est constante depuis au moins 20 ans. A tel point que même au milieu des années 90, la France se mit à contester les baccalauréats gabonais et il fallu d’âpres négociations pour que ce diplôme continua à être acceptée dans les universités Françaises. Alors quand les émergents prétendent avoir « découvert » un mal qui couvait, ils enfoncent des portes ouvertes car tout gabonais qui se donnait la peine d’observer, savait pertinemment que d’année en année les résultats des gabonais aux examens, allaient de mal en pis.




1. Le premier à avoir lavé le linge sale de l’éducation gabonaise sur la place publique fut Albert Ondo Ossa
Dans un article publie sur le lien suivant en 2006: http://www.afriquecentrale.info; Albert Ondo Ossa alors ministre de l’éducation nationale, qualifiait l’éducation gabonaise de "désastre national". L’article fait état des résultats de la session 2006 des examens du baccalauréat (35,13% d’admis au total après les oraux), et du BEPC (16,92% d’admis au total). Le même article fait dire à un collaborateur d’Ondo-Ossa que les résultats du BEPC n’avait jamais été aussi catastrophiques, et que ceux du bac de cette année là (2006) faisaient observer un pourcentage d’admis au premier tour de 7,67%. Donc chers lecteurs, en 2006 Ondo-Ossa avait prêché dans le désert quand il fit observer que des résultats du bac au premier tour de 7,67% étaient catastrophiques. Voila qu’aujourd’hui, les émergents veulent nous mettre la poudre aux yeux en nous disant qu’ils ont découvert un gros problème dans le système éducatif gabonais car leur résultats au bac 2010 donnent un premier tour à 4,82% sur le plan national et 7,11% à Libreville. Chers lecteurs, vous vous apercevez bien que la tendance déjà dénoncée par Ondo-Ossa n’a fait que se confirmer. Les chiffres de 2006 et ceux de 2010 s’intersectent. Il n’y a donc pas lieu pour les émergents de s’approprier une certaine hauteur morale, car ils n’ont fait que constater la même chose qu’avait déjà constaté Ondo-Ossa. Donc quand les émergents viendront se donner en spectacle dans des conférences de presse bidons, en se faisant passer pour ceux qui ont mesuré la « vraie » valeur des élèves gabonais, rappelez leur qu’en 2006, les analyses du ministère de l’éducation nationale disaient déjà ce qui suit :
« Le système scolaire est gangrené à plusieurs niveaux. La formation de base n’est pas toujours bien faite, les années sont amputées par des grèves et rares sont les enseignants qui terminent leur programme. Il y a le manque de motivation des professeurs qui vont à l’enseignement parce qu’ils ne savent plus où aller. Dans le primaire, où les profs se recrutent au niveau BEPC, se présentent les recalés du bac, sans véritable vocation d’enseignant. De nombreux enseignants refusent leur affectation en brousse où les conditions sont plus que spartiates. Dans certaines écoles de l’intérieur du pays, on trouve parfois un seul professeur pour l’ensemble des classes. Les parents pensent que l’école est l’endroit où on se débarrasse des enfants durant la journée et les élèves ont pris de mauvaises habitudes en se disant papa va payer pour que j’ai mon diplôme. A tout cela s’ajoute l’inertie de l’administration. Il y a un manque de suivi dans l’application des règlements, les responsables administratifs n’appliquent pas toujours les mesures prises par les ministres. Et à chaque changement de ministre, on recommence de zéro. Exemple en 2003, la découverte au lycée technique d’inscriptions frauduleuses, de classes de plus de cent élèves et de prostitution organisée avait fait scandale. Des décisions ont été prises, mais rien n’a changé. Les premiers états généraux de l’Education en 1983 s’alarmaient déjà des mauvais résultats, mais le plan de réforme n’a jamais été appliqué ».Alors, pourquoi les émergents feignent de s’étonner des résultats ? Ah l’hypocrisie !


2. Un rendement en régression certes, mais ce n’est pas une fatalité car la crise de l’éducation au Gabon n’est que le reflet de la crise sociale
L’école gabonaise se porte très mal, c’est un fait. Enseignants, encadreurs, parents d’élèves et observateurs comme ce blog, sont unanimes. Les méthodes utilisées au niveau de l’enseignement de base et du secondaire montrent leurs limites depuis des années. Mais nous sur ce blog, nous insurgeons contre les tentatives de récupérations qu’essaient de faire les émergents qui voudraient mettre sur le dos des enseignants, la responsabilité de ce marasme national. Quand on connait les conditions de travail difficiles et qui se détériorent inexorablement d’années en années, quand on connait les effectifs pléthoriques dans les établissements d’enseignement général du public, il faut être de mauvaise foi pour demander des miracles aux enseignants. Les conditions médiocres aboutissent à des résultats et rendements médiocres. Point barre. Il n’y a pas de miracle. Le pouvoir montre perpétuellement son incapacité à offrir des conditions d’études aux élèves et de travail aux enseignants qui seraient susceptibles de mener à la performance. L’éducation au Gabon traverse une crise très profonde. La baisse des rendements n’est qu’une conséquence de cette crise. Les causes sont cependant diverses. Il y a le désengagement de l’état. L’insuffisance des investissements est criarde, et par conséquent, les conditions d’études et de travail des établissements s’en ressentent. Ce manque de moyens est aussi un cauchemar pour les enseignants et les élèves. Les salles de classe sont insuffisantes, entraînant des effectifs pléthoriques. La réalisation d’infrastructures scolaire se fait aux compte-gouttes. Et tout le monde sait que les effectifs pléthoriques constituent un facteur d’échec scolaire. Avec un grand nombre, l’enseignement individualisé est difficile. L’enseignant doit pouvoir suivre chaque élève. Dans une telle ambiance, de nombreux élèves n’arrivent pas à suivre. Ce qui amène les enseignants à ne s’intéresser qu’à ceux qui brillent. Les autres ne sont plus suivis. Aux effectifs pléthoriques se greffent les conditions matérielles désastreuses des écoles et des établissements secondaires. Au regard de ces circonstances, les contres performances que nous observons aujourd’hui s’expliquent par ces conditions de travail médiocres. Donc, ceux qui nous nous fatiguent tous les jours à parler d’émergence, n’ont même pas compris qu’il n’y a pas de développement sans des ressources humaines bien formées. Alors ils se moquent de qui ?

Les émergents ne devraient pas s’amuser avec un domaine sensible comme l’éducation. Ils ne peuvent pas continuer à accuser les enseignants, sans regarder les manquements de l’état qui a lui aussi démissionné des ses missions principales. Aujourd’hui, de nombreux enseignants sont désarmés, désorientés face aux multiples difficultés. Quand en plus, on leur demande d’attendre des rappels de salaires allant parfois jusqu'à 5 ans, les plus pessimistes se laissent aller au découragement et se limitent au strict minimum. Peut-on leur en vouloir vraiment ?

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