POURQUOI ALI BONGO VEUT MBANIÉ




Pour tous ceux qui se demandent pourquoi un feu semble couver entre la Guinée Equatoriale et la Gabon depuis des années, il leur suffira de regarder la carte ci-dessus pour comprendre les enjeux et ce qui appâte Ali Bongo et ses amis pétroliers. Cette carte présente la division officielle de l’espace maritime dans une partie du golfe de Guinée, espace que se partagent la Guinée Equatoriale, le Gabon et Sao Tomé et Principe. Les délimitations sur la carte, sont celles qui régissent en ce moment l’exploitation du pétrole offshore. Les hydrocarbures, en particulier le pétrole, constituent le principal enjeu dans cette zone, puisque tous les pays de la zone en produisent, à l’exception de São Tomé (pour le moment). Si on ajoute le Nigeria et l’Angola, tous les spécialistes s’accordent à dire que le Golfe de Guinée est la seconde région productrice de pétrole du monde derrière le Moyen-Orient. Dès maintenant, nombre de grands groupes pétroliers internationaux considèrent les gisements du golfe de Guinée comme plus sûrs, dans l’exploitation des hydrocarbures, que ceux du Moyen-Orient ou du Maghreb (Iran, Irak, Libye, Algérie).

Devant de tels enjeux financiers, les intérêts des sociétés pétrolières occidentales sont relayés par ceux des états, soucieux d’étendre leur zone d’exploitation pétrolière aux dépends de leurs voisins et ainsi accroitre leurs revenus financiers. Voila la clé du différend entre le Gabon et la Guinée équatoriale dans l’appropriation des îlots du sud de la baie de Corisco. La carte ci-dessus démontre clairement que la majeure partie du territoire marin au large des cotes Gabonaise est en fait la propriété de la Guinée Equatoriale. L’étroitesse des territoires marins Gabonais ne posait pas, ou peu, de problèmes par le passé car la Guinée Equatoriale n’était pas productrice de pétrole. Ce pays découvre le pétrole seulement en 1991 par la compagnie espagnole CEPSA, et elle ne met son pétrole en exploitation qu’à partir de1994. A tous les Gabonais « émergents » qui bombent le torse tous les jours, sachez que la Guinée Equatoriale qui nous domine désormais dans la sous régions, ne commercialise sont pétrole que depuis 16 ans. Face à la Guinée, le Gabon devrait avoir honte. Visiblement, les uns ont des gens intelligents et les autres des flambeurs qui ne pensent pas aux lendemains. La comparaison des deux pays dans le contexte de l’organisation de la CAN 2012 fait passer le Gabon pour un pays de bluffeurs, de vauriens, de tocards.

Comme l’indique la carte, grâce à ses territoires insulaires, la Guinée équatoriale bénéficie d’un espace maritime particulièrement étendu. Cet espace est aussi maintenant connu de posséder d’énormes réserves pétrolières qui rendent jaloux les ambianceurs Gabonais du clan Bongo, qui ayant dilapidé la manne du Gabon qui est en train de tarir, veulent se donner une rallonge en s’appropriant l’ile de Mbanié. Les documents historiques sont pourtant clairs ; Au XIXe siècle, l’Espagne exerce un droit de souveraineté sur des territoires qui s’étendent, au nord de la rivière Cameroun, jusqu’au cap Lopez au sud. L’Espagne a juridiction sur les îles de la baie de Corisco et sur l’embouchure du río Muni en 1841. Trop faiblement soutenu par la métropole coloniale Française, le poste du Gabon n’exerce pas une présence territoriale dans la baie de Corisco. A aucun moment historique, cet espace a été sous contrôle Français. Vu que le différend maritime Gabono-Equato Guinéen portant sur la souveraineté des îlots de Mbanié, Conga, Cocotier est hérité de la période coloniale, il y a lieu de se référer aux documents historiques. La convention signée en 1900, par la France et l’Espagne, statue que les îles de Corisco et d’Elobeys sont attribuées à l’Espagne. Au début des années 1970, le Gabon, dans le but de protéger ses intérêts pétroliers et en pensant qu’il était le seul pays à en posséder, et sous les conseils d’Elf Aquitaine, procède à la limitation de ses eaux territoriales à 25 milles marins. Fort de sa puissance à l’époque, et devant la pauvreté de la Guinée Equatoriale, le Gabon tenta l’occupation, le 23 août 1972 par la gendarmerie, de trois îlots inhabités appartenant à la Guinée Equatoriale, situés à 18 kilomètres des côtes du Gabon : Mbanié, Conga, et Cocotier. Le Gabon concéda même des permis de prospection offshore dans le Bloc Mbanié à la société Shell. Depuis la découverte du pétrole dans les eaux Equato-guinéenne, le Gabon insiste sur la révision du tracé du domaine maritime entre les deux pays dans la baie de Corisco. Le Gabon essaie maintenant de faire passer la frontière maritime le long d’une ligne équidistante entre l’île de Corisco et l’îlot de Mbanié, ce qui mettrait Mbanié dans l’escarcelle d’Ali Bongo et le champagne pourrait être sablé et sabré chez Total. Par contre, la Guinée équatoriale persiste à inclure les trois îlots convoités par Ali Bongo, dans son territoire maritime. C’est à l’ONU de statuer par le truchement de la cour internationale de justice.

Parce que les Bongo sont des crétins et n’ont pas su gérer la manne pétrolière Gabonaise, l’avenir de l’économie de rente du Gabon s’assombri rapidement. Et les nuages économiques qui pourraient s’amonceler dans les prochaines années pousseraient Ali Bongo vers une aventure militaire périlleuse du côté de la Guinée Equatoriale. Ce qui est amusant, est que c’est après la découverte de l’or noir de manière inopinée dans les eaux Equato-guinéenne, que le Gabon a subitement entrepris dans les années 1998-2000, de revendiquer une partie de cet espace maritime, en dépit de la fameuse ligne médiane historique entre les deux pays. Voici ce qui arrive quand on mène une vie de cigale économique qui dépense sans compter, danse le dombolo tous les jours, au lieu d’être prévoyant et savoir que toute chose a une fin. Le Gabon a raté sa destiné, qu’elle laisse la Guinée Equatoriale poursuivre tranquillement la sienne. On récolte ce que l’on sème dans la vie.

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